UBS a abaissé sa recommandation d'Achat à Neutre et relevé son objectif de cours de 18,50 à 20,50 euros sur Eutelsat après la publication des résultats annuels de l'opérateur de satellites. Le broker souligne pourtant qu'Eutelsat a une nouvelle fois dévoilé de bons résultats. Pour le bureau d'études, le prochain important catalyseur à la hausse sera le lancement du satellite Ka-SAT dédié à l'internet haut débit au quatrième trimestre 2010. Il était auparavant attendu au troisième trimestre.
Au cours des prochains mois, l'analyste s'attend à ce que le titre de son concurrent SES surperforme celui d'Eutelsat.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Activité de la société
Eutelsat S.A. est un leader européen de la transmission par satellite de services vidéo et de données, et le troisième opérateur mondial de satellites. Avec des ressources en orbite sur 24 satellites, le groupe commercialise de la capacité satellitaire auprès d'opérateurs qui fournissent à leurs propres clients des services de diffusion de programmes de télévision et de radio, de transmission de données et d'accès à l'Internet haut débit. Plus des deux tiers de l'activité sont réalisés dans les applications vidéo, même si l'opérateur est également présent dans les réseaux professionnels de données et les services à valeur ajoutée.
Les points forts de la valeur
- La visibilité de l'activité est forte car le groupe passe des contrats à long terme avec ses clients, notamment pour la diffusion de chaînes de télévision.
- L'utilisation des capacités du groupe pourrait s'avérer plus élevée que prévu en raison d'une demande plus forte qu'attendu, ce qui se traduirait également par des prix plus favorables.
- Eutelsat affronte la concurrence de nouveaux types de plateformes de distribution de contenus. Le groupe met en avant l'avantage du satellite, qui reste le moyen le moins cher et le plus puissant dans la distribution de contenus.
Les points faibles de la valeur
- Un des principaux risques que court l'opérateur est technologique. En effet, un changement radical de technologie pourrait affecter la demande en capacité satellitaire.
- Les pays pourraient décider de taxer les fréquences satellites alors qu'elles sont jusqu'à présent gratuites.
- L'industrie pourrait retrouver le caractère plus cyclique qui était le sien par le passé.
Comment suivre la valeur
- Dans le cas de l'activité d'opérateur de satellites, il convient de suivre l'évolution des taux d'utilisation publiés par le groupe. Ces taux servent notamment d'indicateurs pour la politique d'investissement du groupe dans de nouvelles capacités.
- On suivra le développement de la télévision haute définition, l'un des moteurs de la croissance.
- Même si Eutelsat assure sa flotte de satellites, l'occurrence régulière de problèmes techniques pourrait amoindrir la confiance des clients et provoquer une hausse des coûts d'assurance.
- On sera attentif enfin aux mouvements de consolidation du secteur. Le métier d'opérateur de satellite étant un métier de coûts fixes, toute fusion permet de dégager d'importantes économies, principalement dans le lancement de satellites, qui coûtent, en moyenne (fabrication et mise en orbite comprises) près de 250 millions d'euros pièce.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Communication - Medias
Confrontés à un manque de visibilité pour les prochains mois, de nombreux acteurs, dont JCDecaux et NRJ, mettent en place des plans d'économies. TF1 a augmenté son objectif de réduction de coûts à 70 millions d'euros. Lagardère a appliqué un nouveau plan d'économies à ses activités presse et audiovisuel dans le monde, s'ajoutant à celui engagé il y a deux ans. La crise provoque également des changements beaucoup plus structurels : le modèle gratuit et reposant sur les recettes publicitaires, qui semblait fonctionner sur Internet, est désormais sérieusement remis en cause. Les intervenants s'accordent à penser que le financement de la production d'information ou de contenus de qualité exige d'autres ressources. Le quotidien anglais « The Financial Times » combine ainsi accès gratuit et modèle payant en proposant la lecture gratuite de 30 articles par mois et en faisant payer un abonnement au-delà. « Le Monde » et « Les Echos » pratiquent également ce type de politique. Quant au «Figaro », il réfléchit à développer des contenus payants sur son site. D'autres proposent des services ou produits pour compléter leurs revenus. C'est le cas de « Femme actuelle » et de « Elle ».