Goldman Sachs a relevé sa recommandation de Neutre à Achat et son objectif de cours de 16,3 à 17 euros sur M6. Le broker considère M6 comme le groupe le mieux positionné en termes structurels dans le secteur de la télévision gratuite. Il met en avant le fait qu'il est le seul diffuseur présent sur les marchés développés à plusieurs chaînes qui a augmenté son audience lors de la transition vers la télévision numérique. Par ailleurs, M6 tire 22% de ses revenus de ses activités en ligne.
En outre, il devrait disposer d'une trésorerie de 350 millions d'euros à la fin 2009 qui lui permettra de réaliser des acquisitions pour doper sa présence sur internet et dans la TNT.
Le bureau d'études souligne également que la valeur offre l'une des meilleures opportunités de redistribution de trésorerie à ses actionnaires. Goldman Sachs s'attend à ce que le groupe exerce son OPTION de vente sur sa participation dans Canal + en février et qu'il en utilise le produit pour des rachats d'actions et des acquisitions sélectives. Il valorise cette participation à 363 millions d'euros, soit 22% de la capitalisation.
Enfin, l'analyste juge attrayante sa valorisation.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Activité de la société
Créée en 1987, M6 est aujourd'hui la deuxième chaîne des téléspectateurs de moins de 50 ans. Le chiffre d'affaires se réparti à part presque égales entre les revenus publicitaires, et les activités de diversifications. M6 a assis sa présence dans la télévision numérique en rachetant 100% de la chaîne Téva en 2006. La même année, le groupe a lancé les chaînes Paris Première, TF6 et TPS Star en TNT payante. A travers sa filiale M6 Interaction, M6 intervient dans les domaines de l'édition de presse, de presse gratuite, de la coédition et de la distribution de CD, de vidéos, de produits dérivés, et enfin de la production de spectacles. Enfin, M6 possède plusieurs sites Internet, a lancé M6 Mobile en 2005 et a acquis Mistergooddeal, acteur de vente à distance.
Les points forts de la valeur
- M6 n'est plus seulement la chaîne des jeunes mais une vraie chaîne généraliste. Le groupe réalise d'importants investissements dans les programmes destinés aux adultes.
- M6 tente de limiter sa dépendance au marché publicitaire en diversifiant ses sources de revenus. Le chiffre d'affaires des diversifications est équivalent à celui de la publicité.
- La structure financière du groupe est saine.
-M6 a su profiter de la montée en puissance des chaînes thématiques et s'est renforcé dans le domaine de la TNT par le biais de W9, Paris Première, TF6...
Les points faibles de la valeur
- M6 n'est présent que dans l'hexagone et manque de revenus internationaux.
-La diversification du groupe peut apparaître comme une dispersion dans une multitude de petites activités.
- Les activités de diversifications de M6 sont encore mal valorisées.
-L'augmentation du coût de la grille peut absorber la croissance des revenus publicitaires du groupe.
- Les groupes de télévisions sont confrontés à un univers audiovisuel en profonde transformation, marqué notamment par le poids de plus en plus important pris par Internet et la fragmentation des audiences, provoquée par le succès de la Télévision Numérique Terrestre.
- Malgré la diversification de ses sources de revenu, M6, comme ses concurrents, dépend fortement de l'évolution du marché publicitaire, lequel est extrêmement cyclique.
- Les baromètres de mesure d'audience (type Médiamétrie) sont des indicateurs intéressants à suivre.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Communication - Medias
Confrontés à un manque de visibilité pour les prochains mois, de nombreux acteurs, dont JCDecaux et NRJ, mettent en place des plans d'économies. TF1 a augmenté son objectif de réduction de coûts à 70 millions d'euros. Lagardère a appliqué un nouveau plan d'économies à ses activités presse et audiovisuel dans le monde, s'ajoutant à celui engagé il y a deux ans. La crise provoque également des changements beaucoup plus structurels : le modèle gratuit et reposant sur les recettes publicitaires, qui semblait fonctionner sur Internet, est désormais sérieusement remis en cause. Les intervenants s'accordent à penser que le financement de la production d'information ou de contenus de qualité exige d'autres ressources. Le quotidien anglais « The Financial Times » combine ainsi accès gratuit et modèle payant en proposant la lecture gratuite de 30 articles par mois et en faisant payer un abonnement au-delà. « Le Monde » et « Les Echos » pratiquent également ce type de politique. Quant au «Figaro », il réfléchit à développer des contenus payants sur son site. D'autres proposent des services ou produits pour compléter leurs revenus. C'est le cas de « Femme actuelle » et de « Elle ».