Credit Suisse a maintenu son opinion Surperformance sur Capgemini avant la publication des résultats du premier semestre. Le bureau d'études table sur un chiffre d'affaires en recul de 2,3% à 4,237 milliards d'euros et sur une marge opérationnelle de 7,4%. Mais, selon lui, les commentaires de la direction sur la marge du second semestre seront l'élément clé de cette publication.
La thèse d'investissement de l'analyste repose sur trois piliers : la capacité offshore et la résilience de la marge du groupe, sa capacité à participer à des appels d'offres pour d'importants contrats d'infogérance et un bilan solide.
Credit Suisse s'attend à une progression des dépenses informatiques offshore en 2009 par rapport à 2008 car les entreprises y font appel pour optimiser leurs coûts. Il prévoit des gains de parts de marché pour Capgemini
AOF - EN SAVOIR PLUS
Activité de la société
Le groupe, qui a pris le nom de Capgemini le 15 avril 2004, est aujourd'hui l'un des leaders mondiaux du conseil en management et des services informatiques. Présent dans plus de 30 pays, Capgemini propose à ses clients une gamme complète de prestations organisées autour de quatre métiers : le conseil en management, l'intégration de systèmes et applications informatiques, l'infogérance et les services informatiques de proximité. Le groupe a pris le contrôle de Ernst & Young Consulting en 2000, de Transiciel en 2003 et de Kanbay en 2006.
Les points forts de la valeur
- Le rachat de l'indien Kanbay a permis à Capgemini de prendre une longueur d'avance sur ses concurrents européens dans le domaine de l'offshore. Grâce à cette opération, le groupe a renforcé ses effectifs dans les pays à bas coûts.
- La montée en puissance de l'activité Infogérance aux revenus récurrents devrait protéger Capgemini des retournements de cycle.
- En Europe, le groupe bénéficie d'une exposition plus diversifiée que ses pairs tant en termes de métiers que géographiques.
Les points faibles de la valeur
- L'activité d'Infogérance monte certes en puissance, mais sa rentabilité n'est pas encore à la hauteur.
- La faiblesse de livre sterling par rapport à l'euro pourrait impacter ses résultats car le groupe réalise environ un quart de ses ventes outre-Manche.
Comment suivre la valeur
- Comme toute SSII, les budgets informatiques consacrés par les entreprises, l'effectif et les taux d'intercontrats sont des indicateurs importants.
- Capgemini a procédé fin 2006 à l'acquisition de la société indienne Kanbay aux Etats-Unis. Si cette société est indienne de par ses effectifs, elle est surtout américaine par son chiffre d'affaires. Ce rachat augmente donc son exposition à la conjoncture américaine.
- Dans un contexte de pénurie d'informaticiens, l'inflation salariale est à surveiller.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Informatique - SSII
En France, le Syntec estime que le secteur devrait résister cette année en affichant une croissance nulle. Il considère également que les applications à la demande (« SaaS », Software as a Service) devraient enregistrer une belle progression, même si les volumes sont encore limités. En Europe la situation est plus contrastée : le secteur devrait pâtir d'un léger recul en 2009 ; néanmoins certains marchés se porteront mieux que d'autres. Si l'Allemagne parvient à bien résister de même que la Grande-Bretagne, qui bénéficie du poids de l'infogérance (gestion des parcs informatiques des entreprises), l'activité devrait fortement reculer en Espagne. Sur le plan mondial, le cabinet Gartner prévoit que la demande de services informatiques devrait se replier de 1,7% en 2009, pour atteindre environ 800 milliards de dollars, du fait d'investissements moindres engagés par les entreprises. Ce recul reste toutefois limité grâce à l'infogérance qui procure des revenus récurrents. Néanmoins Gartner estime que certains clients devraient renégocier les contrats de façon à réduire les tarifs.