Les marchés américains s'apprêtent à ouvrir en légère baisse. Non pas que les nouvelles soient mauvaises, bien au contraire, mais l'heure est désormais à la temporisation après le beau rebond de ces derniers jours. Les faits marquants de ce début de journée sont les résultats largement supérieurs aux attentes de JPMorgan et la baisse plus importante qu'attendu des inscriptions au chômage. Trente minutes avant le début des transactions, les futures sur indices reculent de 0,01% à 927,70 points pour le S&P 500 et de 0,37% à 1491,75 points pour le Nasdaq 100.
Hier à Wall Street
Les marchés actions américains ont fini en hausse de plus de 3%, soutenus par les résultats et perspectives meilleurs qu'attendu d'Intel. Wall Street a également profité d'une série de statistiques économiques rassurantes. La production industrielle a ainsi moins reculé que prévu tandis que les prix à la consommation ont progressé de 0,7% au mois de juin pour afficher leur plus forte hausse depuis juillet 2008, éloignant la menace de déflation. L'indice Dow Jones a clôturé en hausse de 3,07% à 8616,21 points et le Nasdaq Composite sur un gain de 3,51% à 1862,90 points.
Les chiffres macroéconomiques
Aux Etats-Unis, les inscriptions hebdomadaires au chômage durant la semaine close le 7 juillet se sont établies à 522 000 contre 569 000 la semaine précédente (chiffre révisé de 565 000). Le consensus s'établissait à 553 000. Il s'agit du chiffre le plus faible depuis la semaine du 3 janvier.
L'indice de la Fed de Philadelphie pour le mois de juillet sera publié à 18h00.
Les valeurs à suivre
AMERICAN EXPRESS
American Express a annoncé la suspension de ses contributions aux plans de retraite de ses employés aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. Le groupe a précisé que cette décision était rétroactive et prenait effet à compter du 30 mars pour les USA et du 1er juillet pour la Grande-Bretagne. American Express a connu la croissance la plus rapide du secteur des cartes de crédit pendant le boom du crédit de 2003 à 2007, mais a payé au prix fort l'éclatement de la bulle l'an dernier.
BANK OF AMERICA
Bank of America serait actuellement contrainte de suivre les règles d'un accord passé de façon confidentielle avec les autorités de régulation américaines, selon le Wall Street Journal. Le texte en question imposerait à la banque américaine de se livrer à un remaniement de son conseil d'administration et de trouver une solution aux problèmes de liquidités et de gestion du risque. Cet accord aurait été conclu au début du mois de mai, peu après que le directeur Kenneth Lewis ait été démis de ses fonctions de président du conseil d'administration par les actionnaires de l'établissement.
CITIGROUP
Citigroup serait près de conclure avec les autorités américaines un accord confidentiel qui porterait sur un renforcement du contrôle de la banque par les instances de régulation, selon les informations du Financial Times. Le quotidien, qui cite des sources proches du dossier, écrit que cet accord prévoirait notamment que Citigroup renforce sa gouvernance et son conseil d'administration, qu'elle améliore la qualité de ses actifs et la gestion de ses dépenses, mais aussi qu'elle délivre davantage d'informations sur son capital et ses liquidités.
HARLEY DAVIDSON
Harley-Davidson a annoncé son intention de supprimer un millier d'emplois et révisé ses perspectives de ventes annuelles après la publication de résultats trimestriels médiocres. Le mythique constructeur américain de motocyclettes accuse au deuxième trimestre une chute de 91% de son bénéfice net à 19,8 millions de dollars, ou 8 cents par action. Le chiffre d'affaires a dérapé de 27% à 1,15 milliard de dollars. Les analystes interrogés par Thomson-Reuters tablaient en moyenne sur un BPA de 24 cents et un chiffre d'affaires de 1,15 milliard.
JPMORGAN
JPMorgan a dévoilé des résultats largement supérieurs aux attentes lors de la publication de ses chiffres semestriels, avec un bénéfice net de 2,7 milliards de dollars, en hausse de 36%. L'année dernière, la banque américaine avait enregistré un résultat de 2 milliards de dollars sur la même période. Rapporté au nombre d'actions, le bénéfice net est toutefois limité à 28 cents contre 53 cents l'an dernier, en raison d'une augmentation du flottant. Les analystes, de leur côté, n'attendaient qu'un chiffre de 4 cents sur les trois derniers mois.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Indice de la Fed de l'Etat de New York (New York Empire State Index) : cet indicateur de faible importance pour les marchés est établi sur la base d'une enquête réalisée auprès d'une centaine de cadres dirigeants du secteur manufacturier de la région de New York. Ils sont interrogés sur leur situation actuelle et sur leurs perspectives à six mois.
Inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.