Les marchés actions américains ont fini en hausse de plus de 3%, soutenus par les résultats et perspectives meilleurs qu'attendu d'Intel. Wall Street a également profité d'une série de statistiques économiques rassurantes. La production industrielle a ainsi moins reculé que prévu tandis que les prix à la consommation ont progressé de 0,7% au mois de juin pour afficher leur plus forte hausse depuis juillet 2008, éloignant la menace de déflation. L'indice Dow Jones a clôturé en hausse de 3,07% à 8616,21 points et le nasdaq composite sur un gain de 3,51% à 1862,90 points.
Intel (+7,25% à 18,05 dollars) a terminé à la seconde place du Dow Jones après avoir dévoilé des résultats et des prévisions supérieurs aux attentes. Depuis janvier, le numéro un mondial des semi-conducteurs n'avait plus communiqué d'objectif de ventes en raison d'une «visibilité limitée». Celle-ci a fini par s'améliorer grâce au redressement de la demande pour les puces destinées au marché des ordinateurs grand public. Toutefois, le caractère durable de cette reprise se pose car elle s'explique par le regarnissage des stocks. Le consommateur sera-il au rendez-vous ?
Les chiffres économiques du jour
La production industrielle aux Etats-Unis a reculé de 0,4% en juin, contre -0,6% attendu, après s'être contractée de 1,2% en mai. Le taux d'utilisation des capacités industrielles a baissé de 0,2 point à 68%. Les analystes tablaient en moyenne sur 67,9%.
L'indice manufacturier de la Fed de New York est ressorti à - 0,55 au mois de juillet au plus haut depuis avril 2008, alors que les analystes attendaient un chiffre de - 5,0. Au mois de juin, l'indice d'activité manufacturière dans l'Etat de New York s'était élevé à - 9,41.
Les prix à la consommation ont augmenté de 0,7% au mois de juin alors que les analystes attendaient une progression de 0,6% seulement. Il s'agit de la plus forte hausse depuis le mois de juillet 2008. Hors les éléments volatils que sont l'alimentation et l'énergie, les prix à la consommation ont augmenté de 0,2%, à comparer avec un consensus de +0,1%.
La semaine dernière, les stocks de brut américains ont reculé de 2,8 millions de barils alors que les économistes tablaient sur une baisse de 1,6 million de barils. Les stocks d'essence ont progressé de 1,5 million de barils contre un consensus de + 1 million de barils. Enfin, les stocks de produits distillés ont augmenté de 600 000 barils. Le marché attendait une hausse de 1,9 million de barils.
Les « Minutes » du comité de politique monétaire de la Fed du 24 juin seront accessibles à 20h.
Les valeurs à suivre aujourd'hui
ABBOTT
Abbott Laboratories a fait état d'une baisse de 3% de ses bénéfices au deuxième trimestre. Ces derniers sont néanmoins ressortis en ligne avec les attentes de Wall Street à la faveur des ventes de son médicament vedette Humira. Le laboratoire américaine a réalisé un bénéfice net de 1,29 milliard de dollars, ou 83 cents par action, contre 85 cents par action un an plus tôt. Le chiffre d'affaires a progressé de 2,5% à 7,5 milliards de dollars. Hors charges exceptionnels, le BPA ressort à 89 cents par action, conformément au consensus.
CONTINENTAL AIRLINES
La compagnie aérienne Continental Airlines a annoncé qu'elle inscrirait 44 millions de dollars de charges spéciales au titre du deuxième semestre. Ces charges sont liées en large partie à la décision du groupe de retirer du service l'intégralité de ses appareils Boeing 737-300 ainsi qu'une partie de ses Boeing 737-500 en 2008. Les réductions de capacités expliquent les charges à hauteur de 43 millions de dollars, tandis que le million restant est lié à des dépenses annexes. Les résultats de Continental Airlines sont attendus le 21 juillet.
INTEL
Intel a dévoilé des résultats trimestriels et des prévisions supérieures aux attentes. Depuis janvier, le numéro un mondial des semi-conducteurs n'avait plus communiqué d'objectif de chiffre d'affaires en raison de «l'incertitude » économique et d'une « visibilité limité ». Au deuxième trimestre, Intel a enregistré une perte nette de 398 millions de dollars contre un bénéfice de 1,6 milliard de dollars, un an plus tôt. Cette perte s'explique par l'amende de 1,45 milliard de dollars infligée par la Commission européenne pour abus de position dominante.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Indice de la Fed de l'Etat de New York (New York Empire State Index) : cet indicateur de faible importance pour les marchés est établi sur la base d'une enquête réalisée auprès d'une centaine de cadres dirigeants du secteur manufacturier de la région de New York. Ils sont interrogés sur leur situation actuelle et sur leurs perspectives à six mois.
inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.