La Bourse de Paris a continué cette semaine de corriger ses excès d'enthousiasme, dans un marché hésitant qui scrute les statistiques économiques américaines, en attendant les publications d'entreprises pour le deuxième trimestre.
Sur la semaine écoulée, le CAC 40 a perdu 2,84%, pour terminer vendredi à 3.129,73 points, enregistrant sa troisième semaine de baisse.
Depuis début juin, l'indice subit une correction qui le ramène à des niveaux inférieurs à ceux du début d'année (-2,74%).
"On est en train de corriger les 30% de hausse en 3 mois, qui étaient justifiés au regard de prévisions trop pessimistes" pour le premier trimestre, a souligné Jean-Louis Mourier, stratégiste pour le courtier Aurel BGC.
Les marchés financiers avaient entamé mi-mars un rebond spectaculaire, emmené par les valeurs risquées comme les financières ou les automobiles, mais ils s'essoufflent et reperdent du terrain depuis début juin.
"La problématique principale consiste désormais à connaître le degré de sévérité de cette correction et à savoir si nous pouvons revenir aux niveaux planchers" de début mars, avec un plus bas autour de 2.500 points, indique Frédéric Buzaré, responsable de la gestion actifs chez Dexia Asset Management.
Un scénario que le gérant juge improbable, sachant que "l'économie réelle a connu le pire", précise-t-il.
"A court terme, on ne va pas repartir. La correction n'est pas terminée", tempère M. Mourier, alors que très peu d'informations sont publiées sur les entreprises, ce qui rend le marché dépendant des indicateurs macroéconomiques.
Dans ce contexte, les investisseurs sont attentistes et réagissent au jour le jour, en attendant les publications des sociétés pour le deuxième trimestre. Le producteur d'aluminium américain Alcoa ouvrira le bal le 7 juillet.
Après avoir chuté de plus de 3% lundi, la Bourse de Paris s'est ressaisie mercredi (+2,18%), grâce à la remontée surprise des commandes de biens durables, l'indicateur qui a le plus fait bouger les marchés cette semaine.
Les commandes ont en effet progressé en mai de 1,8% par rapport à avril alors que les analystes tablaient sur une baisse.
Le marché a également suivi avec attention les ventes de logements anciens et neufs qui sont ressorties contrastées, meilleures qu'attendu pour les premières et décevantes pour les secondes.
"Les statistiques ont du mal à confirmer dans la durée l'amélioration de la conjoncture", estime M. Mourier, alors que le nombre de nouveaux chômeurs inscrits la semaine passé a augmenté de 15.000 aux Etats-Unis, à 627.000.
Face à ces statistiques en demi-teinte, le diagnostic de la Réserve fédérale (Fed) sur l'économie américaine mercredi était très attendu des investisseurs.
Sans grande surprise, la banque centrale a maintenu son dispositif anticrise et s'est efforcée de dissiper les craintes sur l'inflation en insistant sur le fait que l'activité économique aux Etats-Unis devrait rester "faible" encore un certain temps, ce qui a un impact plutôt positif.
"La semaine prochaine, les annonces économiques devraient donner plus de direction aux marchés internationaux, et particulièrement les rapports de l?emploi dans la zone euro et aux Etats-Unis", indiquent les analystes de Saxo Banque dans une note.
Jeudi, les chiffres les plus attendus du mois seront publiés, à savoir ceux du marché de l'emploi aux Etats-Unis et le taux de chômage au mois de juin.