Les marchés américains sont attendus en repli à l'ouverture après la publication des chiffres hebdomadaires du chômage, qui sont ressortis supérieurs aux attentes. Peu avant cette publication, les futures sur indices étaient toutefois orientés à la hausse. Ces données tempèrent le récent regain d'optimisme des marchés, alors que les statistiques économiques étaient globalement meilleures que prévu ces derniers jours. Peu avant l'ouverture de Wall Street, les futures sur indices Nasdaq 100 et S&P 500 affichaient des baisses respectives de 2,26% à 3 110,50 points et de 0,86% à 1 437,75 points.
Hier à Wall Street
Les marchés actions américains ont clôturé la séance de mercredi en ordre dispersé. Si le Nasdaq a bénéficié du soutien d'Oracle, dont les résultats et prévisions ont dépassé les attentes, le Dow Jones a plié après la communication de la Fed. La banque centrale a maintenu sa fourchette de taux inchangée à 0%-0,25%. BNP Paribas a souligné que la Fed avait cessé d'évoquer le risque déflationniste. Selon les économistes, cela "risque au final de soutenir la hausse des taux d'intérêt à long terme". Le Dow Jones a reculé de 0,28% à 8299,86 points mais le Nasdaq a gagné 1,55% à 1792,34 points.
Les chiffres macroéconomiques
Le recul du PIB est finalement ressorti à 5,5% au premier trimestre aux Etats-Unis contre un consensus de - 5,7% et une précédente estimation de - 5,7%.
Les inscriptions au chômage se sont élevées à 627 000 lors de la semaine du 20 juin, alors que les analystes attendaient un chiffre de 600 000. La semaine précédente, les inscriptions avaient atteint 612 000 (chiffre révisé de 608 000).
Les valeurs à suivre
AIG
American International Group a annoncé sa décision de se délester de deux filiales d'assurance-vie en vue de réduire sa dette envers le gouvernement américain de 25 milliards de dollars. American International Assurance Co (ou AIA) et American Life Insurance Co (ou Alico) seront placées dans des SPV (special purpose vehicles)- avant de faire l'objet d'introductions en bourse. La Réserve fédérale américaine devrait recevoir à cette occasion des parts préférentielles à hauteur de 16 milliards de dollars dans AIA et de 9 milliards de dollars dans Alico.
BANK OF AMERICA
Citigroup a dégradé son objectif de cours sur Bank of America à 18 dollars contre 20 dollars auparavant, selon une source de marché. Le broker, qui conserve toutefois sa recommandation à l'Achat sur la valeur, évoque un deuxième trimestre «sans doute difficile». Il prévoit désormais une perte par action de 11 cents sur le deuxième trimestre, alors qu'il tablait auparavant sur un gain de 34 cents. Dans une note, Citigroup indique que cette prévision de perte reflète les augmentations de capital du groupe.
LENNAR
Lennar a légèrement creusé ses pertes au deuxième trimestre 2009. Le constructeur immobilier est pénalisé par des dépréciations de maisons non vendues et de terrains. Le groupe est également pénalisé par la baisse de la demande. La société basée à Miami a fait état d'une perte trimestrielle de 125,2 millions de dollars, ou 76 cents par action, contre une perte de 120,9 millions, ou 76 cents un an plus tôt. Le chiffre d'affaires s'est établi à 891,9 millions de dollars après 1,13 milliard l'an dernier. Wall Street attendait cependant 597,4 millions de dollars.
NIKE
Nike a enregistré un bénéfice net de 341,4 millions de dollars ou 70 cents par action, au titre des trois derniers mois de son exercice achevé le 31 mai, contre 490,5 millions de dollars, ou 98 cents un an auparavant. Les résultats du géant américain sont supérieurs aux attentes des analystes. En effet, hors éléments exceptionnels, le bénéfice ressort à 99 cents par action alors que les analystes interrogés par Reuters tablaient sur 96 cents. En revanche, les anticipations de commandes chutent de 4% aux Etats-Unis et elles s'effondrent de 24% en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Commandes de biens durables : cette statistique mesure la valeur des commandes de biens adressés aux entreprises du secteur manufacturier dont la durée de vie est supérieure à trois ans (voitures, ordinateurs, avions...). Elle est réputée comme un bon indicateur de l'activité future dans le secteur manufacturier. Les commandes de biens durables, hors défense et aéronautique, sont considérées comme un bon guide des investissements des entreprises. On notera cependant le caractère volatil de cette statistique.
Indice de la Fed de Philadelphie : il s'agit de l'un des premiers indices d'activité régionale publiés chaque mois pour le secteur manufacturier. Un indice supérieur à 0 signale une expansion du secteur et inversement. Son intérêt pour les investisseurs est relativement limité en raison de sa forte volatilité.
Le secteur manufacturier de la région de Philadelphie est relativement similaire à celui de l'ensemble des Etats-Unis. 250 entreprises sont interrogées sur leur activité actuelle (emploi, commandes, livraisons,...) et sur leurs perspectives à six mois.
PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée.