Les marchés actions européens ont aligné leur quatrième séance de baisse consécutive, réalisant ainsi leur plus mauvaise série depuis le mois de février. Les investisseurs craignent que l'ampleur de l'embellie boursière des trois derniers mois ne soit démesurée par rapport au scénario de sortie de crise qui semble se dessiner. Certes, l'économie devrait reprendre en 2010, mais à un niveau très faible. Conséquence, les cycliques et les banques, vedettes du feu rally, ont particulièrement souffert. Le CAC 40 a perdu 1,64% à 3161,14 points. L'Eurotop100 a reculé de 1,81% à 1818,63 pts.
A Londres, Sainsbury a chuté de 5,28% à 313,25 pence, après avoir annoncé une augmentation de capital inattendue par le marché. Le groupe de distribution britannique a l'intention de lever 445 millions de sterling (527 millions d'euros) par vente d'actions et d'obligations convertibles afin d'accélérer ses projets d'expansion de magasins. Objectif : donner à Sainsbury "la flexibilité financière nécessaire pour augmenter considérablement et plus rapidement (son) activité", a expliqué le directeur général Justin King.
A Paris, le titre Aéroports de Paris a plongé de 8,35% à 50 euros. Les investisseurs ont manifesté leur déception alors que le gestionnaire d'aéroports a révisé à la baisse sa prévision d'Ebitda 2009. Prenant en compte une contraction plus forte que prévu du trafic aérien, le groupe table désormais sur un Ebitda du même ordre de grandeur qu'en 2008 sur l'exercice en cours, alors qu'il tablait auparavant sur une légère croissance de ce chiffre.
A l'inverse, Klepierre s'est offert une hausse de 4,51% à 18,29 euros. Les investisseurs ont salué l'annonce du refinancement d'une une partie de la dette bancaire de la foncière auprès de BNP Paribas, son principal actionnaire. La foncière a par ailleurs indiqué avoir conclu un accord avec ses banques pour alléger ses covenants (conditions bancaires). Klepierre a précisé avoir obtenu un refinancement pour les échéances les plus proches, ainsi qu'une nouvelle ligne de crédit de 2,4 milliards d'euros à échéance 2015. Le groupe a exclu toute nouvelle augmentation de capital pour faire face à la crise que traverse actuellement le secteur immobilier. Selon une source de marché, Oddo a confirmé sa recommandation d'Achat sur Klépierre, avec un objectif de cours de 21 euros contre 18 euros auparavant.
Les chiffres macroéconomiques
D'après les premières estimations pour le mois d'avril 2009, la zone euro a enregistré un excédent du Commerce extérieur de 2,7 milliards d'euros avec le reste du monde, comparé à +2,2 milliards en avril 2008. Le solde enregistré au mois de mars 2009 était de +1,8 milliard, contre -2,3 milliard en mars 2008. En avril 2009 par rapport à mars 2009, les exportations corrigées des variations saisonnières ont diminué de 1,3% et les importations de 2,7%.
Les prix à la consommation ont augmenté de 0,1% au mois de mai et de 0,1% également hors alimentation et énergie. Les analystes attendaient respectivement ces chiffres en hausse de 0,3% et 0,1%. Sur un an, les prix à la consommation ont chuté de 1,3% alors que le consensus s'établissait à - 0,9%. Hors alimentation et énergie, ils ont progressé de 1,8% conformément aux prévisions.
La semaine dernière, les stocks de brut aux Etats-Unis ont reculé de 3,9 millions de barils alors que le marché attendait une baisse de 1,7 million de barils. En revanche, les stocks d'essence ont augmenté de 3,4 millions de barils alors que le consensus tablait sur un repli de 100 000 barils. Enfin, les stocks de distillats ont progressé de 300 000 barils. Les analystes interrogés par Reuters prévoyaient une hausse de 800 000 barils.
A 17h30, l'euro cote 1,3855 face au dollar.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
inflation : Mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.