Les marchés actions sont attendus stables en Europe, voire en très léger recul, à en croire les futures sur indices. Lundi, les places européennes avaient clôturé en net recul, de même que Wall Street, sur fond de prises de bénéfices. Les investisseurs montrent leurs inquiétudes après la flambée des principaux indices mondiaux ces trois derniers mois. Certains estiment que le rally a été trop rapide et trop puissant. Les tensions au Proche orient pourraient également peser sur la tendance. Le marché sera attentif au salon du Bourget, qui reflète la santé du secteur aéronautique.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau d'études DayByDay observe la formation d'un grand corps noir de 89 points. Les cours ont rapidement enfoncé dès l'ouverture de la séance leur support situé à 3275 points. Ce mouvement s'accompagne aussi de la rupture de la moyenne mobile courte et en clôture du support graphique situé à 3231 points. L'analyse des chandeliers japonais montre la prise du contrôle du marché par les intérêts vendeurs. Le mouvement de consolidation entamé il y a 10 jours prend maintenant une tournure de correction. Pour les heures à venir, le bureau d'études DayByDay adopte un biais négatif : les cours se dirigent maintenant vers le support majeur localisé à 3115 points.
Les valeurs à suivre
LAFARGE
Lafarge a annoncé avoir placé hier une émission obligataire de 750 millions d'euros d'une durée de 7 ans et 5 mois, portant un coupon de 7,625%. "Cette opération s'inscrit dans le cadre de la poursuite de l'optimisation de l'échéancier du groupe. Elle vise à refinancer des échéances bancaires de maturité plus courte", a précisé le cimentier dans un communiqué. Le règlement et l'émission des obligations sont prévus pour le 24 juin. BNP Paribas, Calyon, Citi, HSBC, Morgan Stanley et Société Générale sont les chefs de file et teneurs de livre de cette émission obligataire.
NEXANS
Nexans a cédé 7,28% à 39,51 euros hier dans un marché fébrile. La prudence des investisseurs sur l'ampleur de la reprise attendue pour 2010 a été renforcée par les inquiétudes liées au regain de tensions au Proche-Orient (Iran, Israel). Ainsi, les investisseurs ont pris leurs bénéfices sur les cycliques qui ont soutenu le rally haussier de ces trois derniers mois, et notamment sur Nexans dont le titre affiche un gain de 60% depuis son plus bas historique du 9 mars dernier.
SAINT-GOBAIN
Saint-Gobain a annoncé qu'il avait signé avec un groupe de 24 banques une ligne de crédit «revolving» de 2,5 milliards d'euros pour 3 ans (échéance juin 2012). Après le renforcement de son bilan en mars grâce au succès de l'augmentation de capital de 1,5 milliard d'euros et deux émissions obligataires en janvier et mai pour un total de 1,75 milliard d'euros, Saint-Gobain souligne qu'il a désormais achevé le refinancement de l'intégralité de sa dette à long terme venant à échéance d'ici fin 2010.
THOMSON
Thomson tiendra son assemblée générale à partir de 16h. Le groupe français a confirmé avoir obtenu un mois supplémentaire pour trouver un accord de restructuration de sa dette. Le spécialiste des technologies de l'image a donc jusqu'au 24 juillet pour boucler un tel accord et éviter le dépôt de bilan, voire la mise en procédure de sauvegarde. «Compte tenu des progrès des discussions en cours, Thomson et ses créanciers seniors ont décidé de proroger le moratoire en place jusqu'au 24 juillet», a déclaré la direction dans un communiqué. L'opération concerne une dette de 2,9 milliards d'euros.
Les chiffres macroéconomiques
11H
Indice Zew du climat économique de juin / ALLEMAGNEinflation au mois de mai / ZONE EURO
15h15
production industrielle en mai / ETATS-UNIS
14h30
Prix à la production en mai / ETATS-UNIS
14h30
Construction neuve en mai / ETATS-UNIS
Hier à Paris
Les marchés actions européens ont creusé leurs pertes en fin de séance pénalisés par une statistique américaine décevante et les craintes suscitées par le regain de tensions au Proche-Orient. L'aggravation de l'activité manufacturière dans la région de New York rappelle aux investisseurs que l'économie n'est pas encore sortie de récession. Dans un marché fébrile, les opérateurs se sont délestés des valeurs qui ont le plus progressé ces dernières semaines, à l'image de Nexans ou de Renault. Le CAC 40 a terminé en repli de 3,20% à 3219,58 points. L'Eurotop100 a perdu 2,40% à 1852,20 points.
Hier à Wall Street
Wall Street a perdu plus de 2% hier sur fond de prises de bénéfices. Inquiets par l'amplitude du rally de ces trois derniers mois, les investisseurs craignent que ce rebond n'ait été trop rapide et trop puissant. L'indice "Empire State" est par ailleurs ressorti inférieur aux attentes, jetant le doute sur la sortie de la crise aux Etats-Unis. La baisse du pétrole, sous l'effet de la hausse du dollar, a par ailleurs pesé sur le secteur des matières premières. A la clôture, le Dow Jones cédait 2,13% à 8 612,13 points et le nasdaq 100 reculait de 2,22% à 1 456,96 points.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Inflation : Mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.
Production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie et industries agroalimentaires.
Indice de la Fed de l'Etat de New York (New York Empire State Index) : cet indicateur de faible importance pour les marchés est établi sur la base d'une enquête réalisée auprès d'une centaine de cadres dirigeants du secteur manufacturier de la région de New York. Ils sont interrogés sur leur situation actuelle et sur leurs perspectives à six mois.
indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan : très surveillé par les investisseurs, cet indicateur est le résultat d'une enquête mensuelle réalisée par l'université du Michigan auprès de plusieurs centaines de personnes au sujet de leur situation financière et de l'économie américaine en général. Une hausse (baisse) prolongée de cette statistique est considérée comme le signe avant-coureur d'une accélération (ralentissement) de la croissance économique.
Prix importés : les économistes utilisent cette donnée comme mesure de l'inflation importée. Ils surveillent les prix importés, hors pétrole, car ce dernier est un élément volatil.