UBS a abaissé sa recommandation sur Remy Cointreau de Neutre à Vendre, avec un objectif de cours relevé de 20 à 24 euros. Le broker indique que le redressement n'est pas en vue et il s'attend à une baisse des ventes du groupe de spiritueux en 2010, de l'ordre de 4,9%.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Activité de la société
Né en 1991 du rapprochement entre Rémy Martin et Cointreau, Rémy Cointreau est le deuxième producteur et distributeur de vins et spiritueux en France et se classe parmi les dix premiers du secteur à l'échelon mondial. Le groupe, contrôlé par la famille Hériard Dubreuil, est notamment propriétaire des marques Rémy Martin, Cointreau, Passoa, Charles et Piper-Heidsieck. Le groupe réalise une grande partie de ses ventes sur le cognac, le reste se répartissant entre les liqueurs, les spiritueux, le champagne, les vins et les marques partenaires.
Les points forts de la valeur
- Rémy Cointreau se positionne sur le segment haut de gamme, en se concentrant sur la croissance de ses marques phares, soutenue par d'importants investissements promotionnels.
- Le groupe accélère d'ailleurs son recentrage sur ses marques à forte valeur ajoutée avec une ambition clairement affichée de positionnement « haut de gamme » et l'espoir de dégager «une formidable rentabilité» à moyen terme.
Les points faibles de la valeur
- Du fait de sa taille réduite par rapport à ses concurrents, Rémy Cointreau fait figure d'outsider et n'a pas les moyens de grandir significativement par croissance externe.
- Le groupe est fortement dépendant du cognac, qui représente près de la moitié chiffre d'affaires.
- L'accord global de distribution avec Maxxium prend fin à compter du 30 mars 2009. Les analystes restent donc prudents, la visibilité en termes de distribution étant pour l'instant floue. De plus, la provision financière enregistrée pour la rupture de l'accord devrait peser sur les comptes du groupe.
Comment suivre la valeur
- Deux éléments primordiaux influencent la consommation de spiritueux. D'une part, les revenus et la confiance des ménages, d'autre part, l'évolution des modes. On prêtera donc attention, respectivement, au contexte économique et aux nouvelles habitudes de consommation.
- Les résultats du groupe sont sensibles aux variations de change, dans la mesure où Rémy Cointreau réalise la majeure partie de son chiffre d'affaires en dehors de la zone euro. L'exposition au risque de change porte principalement sur le dollar, le yen et la livre.
-Rémy Cointreau présente un aspect spéculatif restreint puisque le holding de la famille Hériard-Dubreuil détient 44,3 % du capital tandis que Récopart (Pierre Cointreau) possède 13,6 % des parts. Le marché spécule toutefois régulièrement sur une évolution de l'actionnariat familial pour faciliter un adossement ou un rapprochement.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Agroalimentaire
L'ensemble des acteurs manquent de visibilité pour 2009 et sont extrêmement prudents dans leurs prévisions de résultats pour cette année. Pour résister à une conjoncture difficile, qui privilégie les marques de distributeurs (MDD), les groupes ont deux possibilités. Soit ils développent des produits innovants pour se différencier soit ils concurrencent les MDD. L'ENVIRONNEMENT ne semble pas porteur pour le premier type de produits. Ainsi le yaourt « beauté » Essensis de Danone a été un échec et sa commercialisation va être suspendue. Le groupe français a lancé l'Ecopack, un lot de six yaourts à 1 euro. Yoplait a fait de même en développant une «offre co » pour 1 euro. Mais là encore le succès n'est pas garanti car l'Ecopack est distribué dans moins de 30% des hypers et supermarchés. C'est pourquoi il est également essentiel de miser sur les gammes établies en multipliant à la fois les innovations et les promotions. Activia 0%, introduit par Danone sur le marché français en fin d'année, a enregistré de bons résultats ce qui a conforté le groupe dans ce sens.