Selon une source de marché, Société Générale a relevé sa recommandation sur CGG Veritas de Neutre à Conserver et revu à la hausse son objectif de cours de 11,5 à 18 euros. Le broker a relevé son estimation de marge opérationnelle de 12,8% à 18% et sa prévision de croissance de long terme de 3 à 4%. Le bureau d'études estime que CGG Veritas est une valeur stratégique du marché de la sismique. Selon lui, le principal catalyseur du titre devrait continuer d'être la hausse des prix du pétrole.
L'analyse de Société Générale s'appuie sur la stratégie adoptée récemment par Schlumberger. Le courtier a d'ailleurs entamé le suivi du titre du groupe franco-américain avec une recommandation d'Achat et un objectif de cours de 74 dollars.
A l'inverse de ses concurrents Halliburton et Baker Hugues, Schlumberger a recentré ses activités sur la sismique, rappelle SG. Le groupe a investi environ 5 milliards de dollars sur ce segment ces cinq dernières années. Plus spécifiquement, les nouvelles technologies ont changé la nature de cette activité. Avant réservée à l'exploration de nouveaux champs, elle est maintenant utilisée comme un outil de gestion des champs matures.
Le broker souligne que cette stratégie est basée sur la conviction que la combinaison d'une large approche sismique et d'une approche plus spécifique permet aux opérateurs d'obtenir un modèle fin et détaillé de leurs réserves. Selon lui, l'adOPTION de cette approche combinée devrait s'étendre dans les prochains mois à mesure que de nouvelles technologies sont lancées.
Dans le cadre de raisonnement, Société Générale ne voit que deux options. Soit Schlumberger a raison et la valeur stratégique du secteur (et donc de CGG Veritas) est significativement sous-évaluée, soit Schlumberger a tort et le groupe français reste ce qu'il a toujours été : une option d'achat avec le prix du pétrole comme actif sous-jacent et le prix du pétrole comme prix d'exercice qui justifie de nouvelles études sismiques.
Le broker pense que, dans les deux scénarios, le titre offre à long-terme un potentiel de hausse.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Activité de la société
CGG Veritas, né du rapprochement entre la Compagnie Générale de Géophysique (CGG) et Veritas, est spécialisée dans les services et équipements sismiques et géophysiques destinés principalement à l'industrie pétrolière. Le groupe est l'un des leaders mondiaux en sismique pétrolière et marine. L'activité de la société se répartit entre les services géophysiques, lesquels regroupent le terrestre, l'offshore et l'activité Traitement Réservoir, et entre sa filiale Sercel, premier fabricant mondial d'équipements sismiques.
Les points forts de la valeur
- CGG Veritas profite de la montée en puissance de nouvelles technologies de sismique, dans lesquelles il a déjà beaucoup investi.
- Le groupe présente une taille critique dans chacun de ses métiers. Ainsi dans les équipements, Sercel est le numéro un mondial.
- Sercel affiche une profitabilité confortable, un actif économique important et d'un vériable avantage technologique.
- Les acquisitions du norvégien Exploration Resources et de Veritas ont permis de hisser la marine du groupe à un niveau équivalent à celui des leaders actuels du secteur, et ce à un moment où les marchés entament un cycle de croissance solide et durable.
- Veritas a permis au groupe de se lancer sur le marché porteur du "wide-azimuth".
-Les compagnies pétrolières nationales peuvent offrir des contrats à long terme pour sécuriser des capacités sismiques.
Les points faibles de la valeur
- Le secteur du sismique n'est pas encore concentré, ce qui conduit à d'importantes surcapacités en bas de cycle et de fait intensifie la pression concurrentielle.
- Le secteur du sismique souffre d'un fort manque de visibilité et d'une grande cyclicité.
- Les analystes attendent le redressement de l'activité de services et l'amélioration de sa rentabilité.
-Même si les synergies possibles avec Veritas sont très forte grâce à la complémentarité géographique et des activités, il existe des problèmes d'intégration liés à la fusion.
Comment suivre la valeur
- Comme toutes les sociétés parapétrolières, le groupe est fortement dépendant de l'investissement des compagnies pétrolières qui doivent investir dans la sismique, dans l'optique du renouvellement de leurs réserves pétrolières.
- Par ailleurs, pour certains spécialistes, le nombre de forages pétroliers et gaziers réalisés dans le monde est un indicateur intéressant de mesure du niveau de la demande en services para-pétroliers. Il est publié chaque semaine par la société américaine Baker Hughes.
- Le groupe, techniquement opéable avec un flotant supérieur à 80 %, fait plus souvent figure de prédateur potentiel.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pétrole et parapétrolier
Les experts révisent les uns après les autres leurs prévisions de consommation mondiale de pétrole. L'AIE considère désormais que cette consommation devrait baisser de 980000 barils par jour en 2009. Pour le Département américain de l'énergie, ce chiffre s'établit à 1,2 million. Pour l'OPEP, ce recul ne sera plus de 180000 barils par jour mais de 580000 barils. Il faudrait remonter à 1982 pour arriver à un recul aussi élevé de la demande. Celle-ci reflète la forte récession qui s'est emparée des grandes économies mondiales et le ralentissement marqué dans les pays émergents. Ces tendances vont fortement infléchir le prix du pétrole et la rentabilité de certains investissements. De plus en plus de projets d'exploration-production sont désormais reportés ou annulés. Les spécialistes s'accordent à penser que le prix du baril de pétrole devrait rester aux environs de 40 dollars sur l'année 2009.