La situation du marché pétrolier a semble-t-il cessé de se dégrader. Dans le sillage de l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) mardi, l'Agence internationale de l'énergie (AEI) a révisé à la hausse ses estimations pour la demande de pétrole en 2009. Selon l'organisation représentative des pays consommateurs de pétrole, la demande de brut devrait reculer cette année de 2,47 millions de barils par jour (bj) à 83,3 millions de bj. Le mois dernier, elle anticipait un repli de 2,56 millions de bj. C'est la première fois depuis le mois d'août 2008 que l'AIE remonte ses estimations.
L'agence a justifié l'ajustement par la demande supérieure aux attentes enregistrée en début d'année dans les pays développés. Pour autant, l'AIE ne s'est pas départi de sa traditionnelle prudence en précisant que ces révisions n'annonçaient pas nécessairement le début d'une reprise économique mondiale mais pourraient simplement indiquer que le pire de la récession a été atteint.
Sur le marché pétrolier, le baril de wti a dépassé ce matin le seuil des 72 dollars pour la première fois depuis sept mois, soutenu par cette annonce. La veille, le prix du brut avait atteint les 71 dollars à la faveur du relèvement des prévisions de l'EIA et de la chute d'une ampleur inattendue des stocks hebdomadaires de pétrole aux Etats-Unis.
Pour autant, relativise Benjamin Louvet, gérant chez Prim'Alternative Investment, société de gestion spécialisée dans l'achat de pétrole brut interrogé par AOF, les fondamentaux du marché restent faibles. En effet, la demande, malgré les récents relèvements, se repliera de 2,9% en 2009 tandis que l'offre demeure importante. Pour preuve, les stocks en termes de jours de couverture s'établissaient fin avril à 62 jours contre une moyenne de long terme de 51 jours.
(P-J.L)