UBS a dégradé sa recommandation de Neutre à Vendre et son objectif de cours de 19 euros à 16 euros sur Vivendi car il estime que les risques pesant sur le groupe sont plus importants que les investisseurs ne le pensent. Le broker juge en particulier que l'arrivée d'Iliad sur le marché de la téléphonie mobile en France pourrait déstabiliser la rentabilité du secteur. Il explique ainsi que le consensus d'ebitda pour SFR à l'HORIZON 2015 pourrait être trop élevé de 30%, ce qui représente un milliard d'euros.
L'analyste a réduit de 14% ses prévisions de bénéfice par action de long terme pour Vivendi, qui sont désormais inférieures de 15%/20% à celles du consensus. Il s'attend à ce que l'action sous-performe dans un marché en hausse.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Activité de la société
Vivendi est un acteur majeur du divertissement. Le groupe est présent dans les télécommunications à travers SFR, second opérateur de télécommunications mobiles en France, et Maroc Telecom, premier opérateur de télécommunications mobiles et fixes au Maroc. Par ailleurs, SFR a pris le contrôle de l'opérateur fixe Neuf Cegetel. Sa filiale Groupe Canal + est le numéro 1 français de la télévision à péage. Vivendi est également propriétaire d'Universal Music Group, numéro un mondial de l'industrie du disque. La présence du groupe dans les jeux vidéo est assurée par Vivendi Games, dont le rapprochement avec l'éditeur américain Activision donnera naissance au leader mondial. Enfin, Vivendi détient une participation de 20% dans NBC Universal, issu de la fusion de NBC et Vivendi Universal Entertainment.
Les points forts de la valeur
- Vivendi détient des actifs dont les perspectives de progressions des résultats sont prometteuses (Canal +, Vivendi Games, Maroc Telecom).
- Vivendi est relativement à l'abri du ralentissement de la conjoncture économique, en raison de sa faible exposition aux secteurs les plus cycliques comme la publicité. L'essentiel de son activité est tiré d'abonnements.
- Les rumeurs de rachat par le groupe Vodafone soutiennent le cours de l'action. La probabilité d'un rachat s'est cependant réduite en raison de la dégradation du marché du crédit. Par ailleurs, les pilules empoisonnées sont nombreuses.
Les points faibles de la valeur
- Certains investisseurs doutent de la pertinence tant stratégique qu'industrielle d'être présent à la fois dans les activités Télécom et Médias. Les dirigeants vont devoir convaincre les investisseurs que Vivendi est capable de se doter d'une stratégie de croissance pour les années à venir.
- Universal Music Group doit faire face à un ENVIRONNEMENT dégradé dans le secteur du disque. Le métier est toutefois en train de trouver un nouveau modèle économique.
Comment suivre la valeur
- La communauté financière attend que la direction du groupe dissipe les incertitudes entourant la stratégie du groupe.
- Notons que le titre bénéficie également d'un intérêt spéculatif, car comme Jean-René Fourtou l'a déclaré, le risque d'une OPA de Vodafone sur Vivendi n'est pas à négliger.
- Par ailleurs, on suivra l'amélioration des performances opérationnelles des différents pôles du groupe (Groupe Canal +, Universal Music Group,...).
- Dans le divertissement aux Etats-Unis, les accords avec General Electric stipulent que Vivendi peut demander la mise en bourse de NBC Universal et General Electric acheter la participation de Vivendi. Le prix planché a été fixé à 8,3 milliards de dollars.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Communication - Medias
La presse écrite européenne est dans une phase de restructuration, sous l'effet de la crise et de la concurrence d'Internet. La chute des recettes publicitaires fragilise de nombreux titres. Ainsi le belge De Persgroep a racheté le premier éditeur de quotidiens néerlandais PCM. Les suisses Edipresse (« 24 Heures », « Le Matin », « La Tribune de Genève »...) et Tamedia (« Tages Anzeiger », « Der Bund ») ont choisi de se rapprocher pour faire face au défi numérique. En Allemagne, le leader Springer vient de céder tous ses journaux régionaux à son concurrent Madsack. D'autres opérations devraient encore se produire en Europe. En France, plusieurs titres ont fusionné pour bénéficier d'économies d'échelle ou accroître leur pouvoir de négociation face aux distributeurs. Ainsi « TV Magazine » (groupe Le Figaro) s'est allié à « TV Hebdo » (groupe Lagardère). Auparavant, le groupe EBRA avait rapproché la « Liberté de l'Est » et « l'Est républicain », pour créer « Vosges Matin ». Quant au belge Roularta Media Group il a choisi de fusionner « Studio » et « Ciné Live » pour donner naissance à « Studio Ciné Live ».