La Bourse de New York était en légère hausse vendredi à la mi-journée, dans un marché qui avait du mal à se faire son opinion sur les chiffres de l'emploi américain, diffusés un peu plus tôt: le Dow Jones gagnait 0,46% et le Nasdaq 0,08%.
Vers 16H20 GMT, le Dow Jones Industrial Average prenait 40,57 points, à 8.790,81 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 1,54 point, à 1.851,56 points.
L'indice Standard & Poor's 500, à la composition plus représentative de l'économie américaine, progressait de 0,13% (1,21 point), à 943,67 points.
La veille, les indices étaient nettement montés après un début hésitant, portés par les valeurs industrielles et financières. Le Dow Jones avait gagné 0,86%, le Nasdaq 1,32% et le S&P 500 1,15%.
Certains gérants de portefeuille qui n'avaient pas pris en marche le train de la hausse de Wall Street "ont le sentiment d'avoir été laissés derrière et cela expliquerait pourquoi on observe des achats en cas de faiblesse" des indices, a expliqué John Wilson, de Morgan Keegan.
Le marché était très volatil, après avoir accueilli dans un premier temps de manière positive les chiffres de l'emploi. Mais les commentaires des analystes étaient très partagés et ont introduit le doute chez les intervenants.
L'économie américaine a détruit en mai beaucoup moins d'emplois que prévu: 345.000, contre encore 504.000 en avril. Dans le même temps, le taux de chômage a fait un bond inquiétant, à 9,4%, au plus haut depuis 1983.
"C'est une bonne nouvelle", a tranché Elsa Dargent, de Natixis, en relevant que même un indicateur réflétant la situation passée de l'économie, comme l'emploi, "montre des signes d'amélioration".
En revanche, Ian Shepherdon, de High Frequency, évoquait simplement "la fin de la panique qui a suivi la faillite de Lehman Brothers" et estimait qu'il "serait très dangereux d'extrapoler cela en gains absolus d'emplois".
"Les volumes d'échanges vont être un peu faibles aujourd'hui car c'est vendredi, il y a eu beaucoup d'anticipation avant ces chiffres très attendus", a noté de son côté Anthony Conroy, de BNY Convergex Group.
Wall Street trouvait du soutien du côté des valeurs industrielles.
Le géant de l'aéronautique Boeing enregistrait l'une des plus fortes hausses du Dow Jones, de 4,12% à 52,45 dollars.
Le titre Wal-Mart gagnait 0,57% à 51,16 dollars. Le premier distributeur mondial a annoncé le lancement d'un nouveau programme de rachat de ses propres actions, d'un montant de 15 milliards de dollars.
En revanche, le chimiste DuPont abandonnait 5,75% à 27,06 dollars, sanctionné après la note négative des analystes de Merrill Lynch.
Même punition pour UAL (-3,13% à 4,95 dollars), maison mère de la compagnie aérienne United Airlines, dégradée par JPMorgan Chase.
Le fabricant de téléphone multifonctions Palm était en baisse de 3,16% à 13,19 dollars. Devant les commentaires très positifs de la presse spécialisée sur son dernier modèle, le Pre, qui doit être lancé samedi aux Etats-Unis, le titre avait gagné plus de 9% la veille.
Le marché obligataire continuait de chuter. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans remontait à 3,828% contre 3,716% jeudi soir et celui à 30 ans à 4,632% contre 4,595% la veille.
"La situation est en train de prendre un tournant, donc la Réserve fédérale pourrait ne plus être aussi accommodante qu'avant", a noté M. Conroy, soulignant l'impact qu'aurait une hausse des taux d'intérêt sur le marché obligataire.