Malgré nombre d'inconnues, la Bourse de Paris s'appuie encore sur un scenario de sortie de crise rapide pour poursuivre sa remontée, à un rythme toutefois ralenti par des week-ends prolongés en série.
Sur la semaine écoulée, le CAC 40 a grimpé de 1,54%, pour terminer vendredi à 3.277,65 points, butant sur le seuil des 3.300 points. Il n'a connu qu'une seule séance de baisse, jeudi (-0,95%). La semaine précédente, il avait pris 1,82%.
Depuis le 1er janvier, l'indice vedette s'affiche en hausse de 1,85%.
"Le marché se repose pas mal sur un discours rapportant que la fin de la crise est pour la fin de l'année", a expliqué à l'AFP un économiste parisien.
Aux Etats-Unis, "le consensus des économistes envisage une sortie de récession dès le troisième trimestre de cette année", rapporte de son côté la maison de courtage Aurel BGC dans une note.
Et cette semaine, les investisseurs ont pu s'appuyer sur des signaux positifs venant de la consommation américaine.
En avril, les commandes de biens durables aux Etats-Unis ont bondi de 1,9% par rapport à mars, soit nettement plus que ne le prévoyaient les économistes.
Mais surtout, la confiance des consommateurs américains est remontée en flèche en mai, à 54,9 points. Les analystes tablaient sur 42,0 points seulement.
Cette semaine, "l'ENVIRONNEMENT a été très favorable aux secteurs cycliques", très dépendants des effets de conjoncture, constatent Charles Dautresme et Franz Wenzel, analystes chez Axa Investment Managers.
Les valeurs cycliques, comme les automobiles ou le sidérurgiste ArcelorMittal, se sont en effet bien portées sur la semaine, au contraire des défensives, peu influencées par la conjoncture, qui ont perdu du terrain à l'image de Vivendi, Essilor ou Pernod Ricard.
Si le marché veut y croire, il n'affiche toutefois pas une conviction de fer, les volumes d'échanges quotidiens restant très faibles, inférieurs à 3 milliards d'euros.
D'une part, les nombreux jours fériés ont assoupi la place parisienne, une tendance qui va se poursuivre lundi, en raison de Pentecôte.
D'autre part, il reste encore trop d'incertitudes pour que l'optimisme soit total.
"L?environnement économique demeure fragile, avec encore le risque de mauvaises surprises", préviennent les analystes d'Axa Investment Managers.
En outre, "les prochaines publications des entreprises sont en juillet et sans publication, le marché tourne en rond", souligne l'économiste.
En juillet, "il faudra regarder ce que font les entreprises en terme de commandes et de restockage", ajoute-t-il.
Car le futur tournant pour les marchés sera de savoir si les entreprises reconstituent leurs stocks, signe qu'elles anticipent une reprise de la consommation.
C'est ce schéma qui "relancerait la machine" et qui "permettrait à la Bourse de se consolider", en septembre probablement, estime l'économiste.
Les indicateurs publiés la semaine prochaine seront donc suivis de près. Aux Etats-Unis sont prévus le taux de chômage et les chiffres du marché de l'emploi pour mai, ainsi que les revenus et dépenses de consommation des ménages et les dépenses de construction en avril.
Mardi, les chiffres du marché automobile en mai seront dévoilés, dans un contexte de tension extrême du secteur face aux déboires de General Motors et de Chrysler.
L'attention se concentrera en Europe sur la deuxième estimation du PIB du premier trimestre en zone euro mercredi et la réunion de la Banque centrale européenne jeudi.