
La Bourse de New York a fini en nette baisse mercredi, victime de prises de bénéfices après sa forte progression de la veille et des inquiétudes des investisseurs sur l'envolée de la dette américaine: le Dow Jones a perdu 2,05% et le Nasdaq 1,11%.
Le Dow Jones Industrial Average a cédé 173,47 points à 8.300,02 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 19,35 points à 1.731,08 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a quant à lui reculé de 1,90% (17,27 points), à 893,06 points.
A la recherche d'une direction claire toute la matinée, les indices sont partis franchement à la baisse en deuxième partie de séance, effaçant une bonne partie des gains enregistrés la veille.
"Il y a eu un peu de prises de bénéfices, et puis les investisseurs se sont focalisés sur la montée en flèche des rendements des bons du Trésor", a expliqué Anthony Conroy, courtier chez BNY Convergex Group.
Le marché obligataire a fortement baissé et les rendements des bons du Trésor --qui évoluent en sens inverse des prix-- ont bondi, malgré une adjudication réussie de titres d'une maturité de 5 ans.
Les observateurs du marché obligataire ont noté une vente massive de titres de la part de fonds spéculatifs après cette enchère bien souscrite, ont rapporté les analystes de Briefing.com.
Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a bondi à 3,695% contre 3,493% mardi soir et celui à 30 ans à 4,606% contre 4,446% la veille, au plus haut respectivement depuis 6 et 9 mois.
Ce mouvement a ravivé les inquiétudes sur le coût de la dette américaine, malgré l'intervention de Moody's un peu plus tôt dans la journée.
L'agence de notation a affirmé que les Etats-Unis méritaient leur note "Aaa", la meilleure possible dans sa classification, et a indiqué qu'elle n'envisageait pas de l'abaisser à court ou moyen terme, en dépit du fort alourdissement de leur dette découlant de leur plan de relance.
La confiance flageolante de Wall Street avait par ailleurs été mise à l'épreuve par les difficultés du secteur automobile américain.
Le dépôt de bilan semblait s'approcher pour General Motors, après l'annonce par le numéro un américain de l'automobile de l'échec de la restructuration de sa dette obligataire. Le titre a clôturé à 1,15 dollar (-20,14%).
Après la remontée de plus de 30% des indices new-yorkais depuis leurs plus bas du début mars, "il faut que le marché trouve de nouveaux catalyseurs", a expliqué Art Hogan, de Jefferies.
Les ventes de logements anciens aux Etats-Unis avaient dans un premier temps joué ce rôle mercredi, ayant augmenté plus que prévu en avril.
La journée a été "une lutte entre les valeurs financières et les valeurs technologiques", a analysé M. Conroy.
Les premières ont finalement mené la baisse du marché, JPMorgan Chase affichant une baisse de 5,15% à 34,66 dollars à la clôture.
Longtemps en hausse, Bank of America, a finalement cédé 0,64% à 10,91 dollars, après avoir annoncé avoir renforcé son capital de près de 26 milliards de dollars au cours des derniers jours.
Selon l'agence de garantie des dépôts bancaires (FDIC), les banques améicaines sont redevenues légèrement bénéficiaires au premier trimestre.
Mais le secteur "est toujours confronté à des difficultés immenses, et si l'on se projette vers l'avenir, la qualité des actifs demeure une forte inquiétude", selon la présidente de la FDIC, Sheila Bair.
Monsanto a été sanctionné de 6,30% à 79,88 dollars. Le producteur de semences génétiquement modifiées a averti que son bénéfice 2009 devrait s'inscrire dans le bas des prévisions annoncées, en raison d'une concurrence plus dure que prévu pour ses herbicides.