La Bourse de Paris a terminé dans le rouge jeudi, le CAC 40 lâchant 2,60%, après une séance calme toutefois marquée par quelques prises de bénéfices et deux indicateurs américains jugés décevants.
L'indice vedette a abandonné 85,96 points à 3.217,41 points dans un volume d'échanges extrêmement faible de 1,943 milliard d'euros. Mercredi, il avait gagné 0,87%.
Depuis le 1er janvier, il reste à l'équilibre (-0,02%).
Sur les autres marchés européens, Londres a perdu 2,75%, Francfort 2,74% et l'Eurostoxx 50 de 2,53%.
"Le marché est resté très très calme", de nombreux investisseurs ayant déserté le marché en raison du jeudi de l'Ascension, a commenté Frédéric Rozier, gérant d'actions chez Meeschaert Gestion Privée.
La baisse est toutefois importante car elle s'est justement réalisée dans des volumes d'échanges très réduits, ce qui explique la volatilité du marché.
"On a eu le contrecoup, après le discours de la Fed et certains ont profité de l'absence d'opérateurs pour prendre leurs bénéfices", a expliqué le gérant.
Mercredi soir, la Réserve fédérale américaine (Fed) a soufflé un vent froid sur les marchés en revoyant à la baisse ses perspectives pour le produit intérieur brut des Etats-Unis en 2009. Elle estime désormais que le PIB de la première économie mondiale devrait chuter de 1,3% à 2,0% en 2009, contre un recul de 0,5 à 1,3% annoncé en février.
Dans ces conditions, la publication de deux indicateurs jugés décevants n'a fait que conforter la tendance.
La semaine passée, le nombre de nouveaux chômeurs inscrits aux Etats-Unis a baissé mais moins que prévu par les économistes. En outre, la proportion de chômeurs indemnisés dans la population active a atteint, pour la première fois depuis décembre 1982, les 5,0%.
Par ailleurs, l'activité industrielle autour de Philadelphie (nord-est des Etats-Unis) a continué de se dégrader en mai, à un rythme légèrement moins rapide qu'en avril, mais davantage que prévu par les analystes.
Seul l'indice composite des indicateurs économiques américains, censé préfigurer l'évolution de la conjoncture à moyen terme, s'est avéré meilleur qu'attendu. Il a progressé de 1,0% et il s'agit même de sa première hausse en sept mois.
Du côté des valeurs, Essilor a tiré son épingle du jeu (+0,31% à 33,65 euros).
Toutes les autres valeurs de l'indice vedette ont terminé dans le rouge.
ArcelorMittal a lâché 8,42% à 20,77 euros. L'agence de notation Moody's a abaissé d'un cran la note de la dette à long terme du géant de l'acier avec une perspective stable, en raison de "la faiblesse du marché mondial de l'acier".
Total a perdu 3,37% à 39,81 euros, Vallourec 4,81% à 86,15 euros et CGG Veritas 4,62% à 11,46 euros. Les prix du pétrole étaient en baisse, au lendemain d'un bond au-dessus des 62 dollars.
Club Méditerranée de son côté a abandonné 0,99% à 8,96 euros. Le ton est à nouveau monté entre l'homme d'affaires Bernard Tapie et le PDG du groupe Henri Giscard d'Estaing par voie de presse interposée.
Après son envolée de la veille, Air France-KLM est repartie dans le rouge (-2,30% à 11,04 euros). Les analystes de la Société Générale ont abaissé leur recommandation sur le titre de la compagnie à "conserver" contre "acheter" auparavant.
Thomson en revanche a terminé en légère hausse de 0,75% à 0,804 euro, après avoir abandonné plus de 15% la veille. Etranglé par une dette record, le groupe serait acculé au dépôt de bilan, faute d'accord possible avec ses créanciers, selon une source bancaire, ce que conteste la direction qui affirme que "les discussions se poursuivent".
TF1 a quant à lui fini en tête du Service de Règlement Différé (+2,26% à 7,70 euros).