Selon une source de marché, JPMorgan a relevé sa recommandation sur Royal Duch Shell « A » de Sous-pondérer à Neutre mais revu à la baisse son objectif de cours de 1900 à 1875 pence. Le broker pense que l'action se traite avec un rabais de 10% comparé à BP ou Total. Son cours a déjà intégré les inquiétudes concernant l'évolution macroéconomique et les perspectives dans l'exploration-production. Shell offre actuellement un rendement de 6,9%, le troisième plus important du secteur.
Le bureau d'études estime que la compagnie pourra maintenir son dividende malgré la hausse attendue des investissements en 2010-2011 et qu'elle aura suffisamment de liquidités pour payer les dividendes en 2009 et 2010.
Selon JPMorgan, Shell est la moins chère des valeurs du secteur en termes de coûts des réserves puisque la valeur du baril des réserves probables (2P) est de 4,26 dollars et celui des réserves possibles (3P) est de 1,59 dollar, à comparer avec 6,26 dollars et 2,43 dollars, en moyenne. Pour la banque, ce rabais reflète probablement la hausse attendue des coûts des futurs développements.
Par ailleurs, le consensus a désormais intégré la faiblesse de l'activité de la branche Raffinage et Marketing et le repli des volumes dans l'exploration-production.
A court terme, Shell est la compagnie dont la croissance de l'exploration-production est en effet la plus faible, avec une chute de 1,2% en 2008 contre une hausse de 2,4% en moyenne pour le secteur. Mais le broker anticipe le retour à la croissance en 2010 et une progression supérieure à la moyenne en 2011-2012, soutenue par les méga-projets Pearl GTL et QuatarGas IV.
JPMorgan voit un potentiel de hausse de 15% du titre contre 12% en moyenne pour le secteur. Selon lui, il est cependant trop tôt pour devenir positif sur Shell en raison de la faiblesse du cash flow généré par le groupe dans les deux prochaines années.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pétrole et parapétrolier
Les experts révisent les uns après les autres leurs prévisions de consommation mondiale de pétrole. L'AIE considère désormais que cette consommation devrait baisser de 980000 barils par jour en 2009. Pour le Département américain de l'énergie, ce chiffre s'établit à 1,2 million. Pour l'OPEP, ce recul ne sera plus de 180000 barils par jour mais de 580000 barils. Il faudrait remonter à 1982 pour arriver à un recul aussi élevé de la demande. Celle-ci reflète la forte récession qui s'est emparée des grandes économies mondiales et le ralentissement marqué dans les pays émergents. Ces tendances vont fortement infléchir le prix du pétrole et la rentabilité de certains investissements. De plus en plus de projets d'exploration-production sont désormais reportés ou annulés. Les spécialistes s'accordent à penser que le prix du baril de pétrole devrait rester aux environs de 40 dollars sur l'année 2009.