Selon une source de marché, Morgan Stanley a relevé son objectif de cours sur Suez Environnement de 14 à 15 euros tout en réitérant sa recommandation de Pondérer en ligne. A la suite de l'étude des résultats du premier trimestre, le broker estime que l'arbitrage rendement/risque s'est inversé positivement. Cependant, il juge prématuré de jouer la reprise économique à ce stade du cycle.
L'analyse continue donc de privilégier les utilities intégrées d'Europe du Nord à l'image de Scottish & Southern, International Power et RWE, ses trois valeurs préférées au sein du secteur.
Morgan Stanley invite les investisseurs de long terme, ou qui anticipe un reprise plus rapide, d'envisager de se porter sur le sous-secteur représenté par Suez Environnement et Veolia. Une fois l'économie sur les rails, ces deux sociétés pourraient offrir un ROACE (Rentabilité des capitaux employés) d'environ 10%, supérieur aux 8,8% attendus de la part de Suez Env et aux 8,2% attendus de la part de Veolia en 2009.
Dans ce scénario, la banque américaine voit un potentiel de hausse des titres de 40 à 60% comparé aux cours actuels.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Numéro deux mondial des services à l'ENVIRONNEMENT avec un chiffre d'affaires de 12 milliards d'euros en 2007 derrière son rival, le français Veolia Environnement, Suez Environnement a débuté le 22 juillet 2008 à la Bourse de Paris en même temps que sa maison mère GDF Suez. La scission du pôle déchets et eau de Suez a été réalisée pour réduire le périmètre de Suez et rendre possible sa fusion avec Gaz de France. Peu avant la cotation, l'actionnariat de Suez Environnement se répartissait entre GDF Suez (environ 35%), les cinq autres actionnaires membres du pacte conclu pour cinq ans (Groupe Bruxelles Lambert, la CDC, Areva, CNP Assurance et la holding belge Sofinaa, 12%, les salariés 2% et le public 51%. Le groupe a fait son entrée au CAC 40 le 22 septembre 2008.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Services aux collectivités
L'industrie nucléaire française est dominée depuis une cinquantaine d'années par EDF. Ce dernier est le premier exploitant de centrales au monde avec 58 réacteurs en exploitation. Il a obtenu la construction à partir de 2012, du deuxième EPR français, le réacteur de troisième génération fabriqué par Areva. Son objectif est d'être le leader de la relance du nucléaire dans le monde. En Grande-Bretagne, le rachat de British Energy lui a permis de devancer ses concurrents, les allemands E.ON et RWE (Allemagne) et GDF Suez. Aux Etats-Unis, il a repris la moitié des activités nucléaires de Constellation Energy. Néanmoins le marché s'ouvre peu à peu à de nouveaux acteurs. GDF Suez est également passé à l'offensive sur le marché britannique en s'alliant à l'opérateur espagnol Iberdrola afin de participer au développement de nouvelles centrales nucléaires. Quant à Total, dernier arrivé dans ce domaine, il vise à faire à terme du nucléaire un de ses coeurs de métier.