Les indices actions européens ont clôturé aux abords de l'équilibre une séance que la timide orientation positive de Wall Street n'a pas réussi à animer. Les investisseurs sont prudents après neuf semaines consécutives de hausse. Aux Etats-Unis, la baisse inattendue des ventes au détail et la hausse hebdomadaire au chômage a remis en cause l'idée selon laquelle l'économie était sur le point de rebondir. Du côté des valeurs, les résultats mitigés des banques européennes ont retenu l'attention. Le CAC 40 a clôturé en hausse de 0,11% à 3156,29 pts. L'Eurotop 100 a progressé de 0,26% à 1787,57 pts.
Les banques belges ont été à la une de l'actualité ce jeudi. Le titre Fortis a clôturé en hausse de 3,48% à 2,14 euros après la publication des résultats. Le groupe belgo-néerlandais est parvenu à enregistrer un bénéfice net de 44 millions d'euros au premier trimestre. Le groupe, pourtant, a été pénalisé par des dépréciations de près de 100 millions d'euros sur son portefeuille d'investissement. De son côté, le bancassureur belge KBC a connu une chute de 24,87% à 14,35 euros après la publication d'une nouvelle perte trimestrielle et l'annonce par l'Etat belge d'un nouveau plan d'aide.
Avec une chute de 13,58% à 1,426 euro, le cours Natixis témoigne de la déception des investisseurs au lendemain de la publication des résultats trimestriels de la banque. La filiale commune de Banque Populaire et Caisse d'Epargne a en effet perdu 1,839 milliard d'euros au premier trimestre 2009 en raison d'une forte perte au sein de la structure de cantonnement. Le marché attendait une perte de seulement 474 millions d'euros. Il s'agit du quatrième trimestre consécutif terminé dans le rouge pour Natixis, qui avait déjà perdu 2,8 milliards d'euros en 2008.
Autre valeur malmenée à la Bourse de Paris : CGG Veritas. Le spécialiste de la recherche sismique a perdu en effet 6,60% à 11,115 euros après la publication de résultats décevants. La faiblesse de la demande des compagnies pétrolières a provoqué une chute de 19% du résultat opérationnel au premier trimestre, conduisant le groupe à mettre en oeuvre un programme "intensif" de réductions de coûts. Contrairement à février, il n'a pas fourni de prévisions pour le reste de l'année. A l'époque, il tablait sur une baisse de 5% de son chiffre d'affaires. L'accélération de ses réductions de coûts semble montrer qu'il redoute une baisse plus marquée.
Les chiffres macroéconomiques
Les prix à la production ont connu une baisse de 3,7% en avril en glissement annuel, soit la plus forte chute depuis le mois de janvier 1950. Par rapport au mois de mars, cette statistique a toutefois connu une hausse de 0,3%. Le marché attendait une hausse de 0,1% par rapport à mars.
Aux Etats-Unis, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont atteint 637 000 pendant la semaine du 9 mai contre 605 000 la semaine précédente (chiffre révisé de 601 000).
A 17h20, l'euro cote 1,3607 face au dollar.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie et industries agroalimentaires.
inflation : Mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.