Fortis Bank a réduit sa recommandation d'Acheter à Alléger et son objectif de cours de 16 à 11,5 euros sur Alten après la publication du chiffre d'affaires du premier trimestre du groupe. Le bureau d'études estime qu'Alten est en train de perdre son statut de meilleur élève du secteur au cours de cette crise. Le broker explique que la forte exposition du groupe au secteur automobile l'a rendu beaucoup moins résilient que lors de la crise de 2001-2003. Il estime donc injustifiée la prime avec laquelle la valeur s'échange par rapport au secteur.
Fortis Bank a réduit de 15% sa prévision de bénéfice par action pour 2009 à 1,41 euros et souligne qu'il pourrait la réduire de nouveau car Alten pourrait encore décevoir. L'analyste s'inquiète de son exposition au secteur aéronautique et anticipe de nouvelles pressions sur les prix.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Activité de la société
Alten est leader européen du Conseil et Ingénierie en Technologies. La société apporte aux grandes entreprises des solutions technologiques (du conseil à la réalisation) pour leurs projets stratégiques. Parmi ses marchés, variés, on notera la prédominance de la clientèle télécoms, aéronautique et automobile. Principalement présent en France (plus de 70 % de l'activité), le groupe renforce progressivement ses positions européennes.
Les points forts de la valeur
- Alten bénéficie d'une bonne résistance de sa marge d'exploitation et du taux d'activité des consultants ainsi que d'une structure financière saine, qui lui permet de réaliser des opérations de croissance externe autofinancées.
- La société dispose d'un management de qualité.
- Le groupe poursuit son développement à l'international par une politique d'acquisitions ciblées en Europe, notamment en Allemagne, Benelux et en Espagne.
- La mobilité géographique et sectorielle de ses collaborateurs est un atout.
Les points faibles de la valeur
- Alten est fortement exposé au secteur automobile en difficulté. Il représente 20% de ses ventes.
- Le secteur de la R&D spécialisée est confronté à une pénurie d'ingénieurs, ce qui se traduit par une inflation des salaires. Or ceux-ci représentent une part importante des charges d'exploitation de la société.
- Si l'activité d'Alten lui confère une moindre exposition à la conjoncture (portefeuille de contrats plus petits, moins dépendant d'un donneur d'ordre), le groupe peut néanmoins se trouver confronté à l'attentisme des directions de ses clients et au report des projets qui en découle.
Comment suivre la valeur
- L'expansion internationale du groupe est à suivre. En outre, du fait de sa taille encore relativement modeste, Alten peut rencontrer des difficultés à intégrer de nouvelles sociétés. Les opérations de croissance externe pèsent donc quelque temps sur ses marges. Un mal temporaire pour un plus grand bien, mais qui peut influencer le cours de Bourse.
- L'essentiel des charges d'exploitation provient des salaires. A ce titre, l'effectif et le temps de mission des consultants sont des indicateurs importants. Ainsi, particulièrement en période difficile, le taux d'intercontrat est à surveiller. Un taux élevé pèse en effet sur la rentabilité des sociétés. Dans un ENVIRONNEMENT économique perturbé, la capacité des sociétés de conseil à conserver leur clientèle en période de référencement et à faire face aux pressions tarifaires est également importante.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Informatique - SSII
Le Syntec Informatique, l'organisme professionnel des SSII, éditeurs de logiciels et sociétés de conseil, qui avait tablé fin 2008 sur une croissance comprise entre 2% et 4% du marché pour le premier semestre 2009, pourrait revoir ses prévisions à la baisse. Compte tenu du manque de visibilité, il ne peut établir de prévision annuelle pour le marché français. Il en est de même pour les entreprises. Capgemini, qui anticipe jusqu'à 2% de recul de son activité au premier semestre 2009, ne peut fournir d'objectif pour le reste de l'année. Selon Syntec Informatique, l'«offshore» représente environ 4% des services informatiques consommés en France, soit plus de 1 milliard d'euros à fin 2008. Après la crise, cette pratique devrait se renforcer. L'Inde capte environ 40% de ce montant. Le reste est effectué au Maroc, en Tunisie, en Espagne et en Europe de l'Est. La sous-traitance indienne s'opère essentiellement via des SSII occidentales présentes dans ces pays (comme Capgemini, Accenture, ou Atos Origin) et par des « pure players » indiens tels que Tata Consultancy Services ou Infosys Technologies.