UBS a relevé son objectif de cours sur Legrand de 12,50 à 17 euros, en maintenant sa recommandation Neutre. Le broker indique que les prévisions du groupe concernant les marges sont réalisables. Il ajoute que les résultats du premier trimestre ont été solides grâce aux mesures de réduction de coûts et aux solides fondamentaux du groupe.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Activité de la société
Historiquement implanté à Limoges, Legrand est le spécialiste mondial des produits et systèmes pour installations électriques et réseaux d'information. Son offre intègre des solutions pour les bâtiments résidentiels, tertiaires et industriels. Avec 150 000 références de produits et des implantations dans plus de 70 pays, le groupe a réalisé un chiffre d'affaires de 4,1 milliards d'euros en 2007.
Fort de ses 35 000 collaborateurs et avec près de 5% de ses ventes engagées dans la R&D chaque année, le groupe concentre son développement sur l'innovation et le lancement régulier de nouveaux produits à forte valeur ajoutée. En 2003, la Commission européenne a opposé son veto à la fusion entre Legrand et son concurrent Schneider Electric. Les actions Legrand ont été rachetées par les fonds d'investissement KKR et Wendel Investissement, qui restent les deux principaux actionnaires avec chacun 30% du capital. Le groupe a fait son retour en Bourse en 2006.
Les points forts de la valeur
- Legrand est dirigé par une équipe appréciée de la communauté financière. La gestion de l'échec de la fusion avec Schneider, du rachat par des fonds d'investissement et du retour en Bourse a accru la crédibilité du management.
- Très attaché à la Recherche et Développement et à l'innovation, Legrand se développe actuellement sur le marché en pleine croissance de la domotique. Ces équipements plus sophistiqués, plus esthétiques et donc à plus forte valeur ajoutée offrent des marges plus élevées.
- Le groupe développe ses activités dans les pays émergents à fort potentiel de croissance.
- Legrand a tout d'une cible idéale. Si les analystes ne voient pas Schneider Electric repartir à l'assaut du groupe, il pourrait en revanche attiser les convoitises de l'allemand Siemens, du suédois ABB ou des américains Honeywell et General Electric.
Les points faibles de la valeur
- Legrand est largement exposé aux difficultés actuelles du marché de la construction, le segment du Résidentiel représentant 42% de son activité globale et 30% de son chiffre d'affaires US.
- Legrand n'est pas protégé par de véritables barrières technologiques. Il pourrait ainsi souffrir de la montée en puissance d'un nouvel acteur. Ses seules protections résident dans la maîtrise des normes des différents pays, la fidélisation des électriciens et l'innovation.
- Legrand pâtit de la hausse des coûts d'achat qui représentent 30% de son chiffre d'affaires.
Comment suivre la valeur
- On s'intéressera aux tendances à long terme de l'industrie et aux investissements de production d'électricité. Le potentiel de l'automatisation, dans l'industrie comme à la maison (domotique), semble prometteur.
- On surveillera également les mouvements de fusions-acquisitions. Legrand pourrait être racheté par l'un de ses concurrents dans un contexte d'intégration verticale de l'industrie.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Biens d'équipement
Selon l'Insee, avec des prévisions d'investissements en hausse de 2% pour 2009, les biens d'équipement devraient résister grâce à l'aéronautique. Selon la FIM, la crise internationale aura des répercussions très importantes sur l'activité des industries mécaniques en 2009. Le retournement des marchés apparu au dernier trimestre 2008 devrait se poursuivre au premier semestre 2009. Les principales zones touchées seront l'Amérique du Nord, l'Asie et l'Europe. En France, entrée en récession, l'investissement industriel et la production se replieront. Les facturations des industries mécaniques pourraient baisser de 4 points en 2009 avec de fortes disparités selon les professions. Les secteurs liés à l'automobile, à la construction et aux biens d'équipements devraient connaître une année excessivement difficile (de l'ordre de -20%). En revanche, les secteurs liés à l'industrie nucléaire devraient profiter des programmes d'investissement à l'échelle mondiale (+20%).