Deutsche Bank a abaissé sa recommandation de Conserver à Vendre et son objectif de cours de 4,70 à 2 euros sur Altran après la publication du chiffre d'affaires du premier trimestre du groupe. Le broker a motivé sa décision par une valorisation injustifiée par rapport à son concurrent Alten et le manque de visibilité sur les mesures de restructuration.
Le bureau d'études souligne que le groupe est confronté à deux problèmes principaux : un faible taux d'utilisation dans le secteur automobile qui ne devrait pas se redresser dans le court terme et un taux élevé d'inter contrat dans sa branche conseil en stratégie et management. Au final, la ventilation du chiffre d'affaires est défavorable aux marges. Résultat, l'analyste prévoit une marge opérationnelle de 4,8% en 2009.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Activité de la société
Créé en 1982, le groupe Altran est le leader européen du conseil en innovation technologique à forte valeur ajoutée. Son métier consiste à aider ses clients - de grands industriels et les principaux acteurs du secteur tertiaire - à améliorer leur compétitivité et leurs performances, en leur permettant notamment d'innover dans leurs produits ou leurs process. Les principaux marchés d'Altran sont l'automobile, les télécommunications, l'aéronautique / spatial et la banque / assurance. Plus de la moitié du chiffre d'affaires du groupe est réalisée à l'international. Altran a sélectionné 20 pays prioritaires.
Les points forts de la valeur
- Le groupe met en oeuvre un programme destiné à réduire le poids des frais généraux. A moyen terme, Altran prévoit de tendre vers les standards de l'industrie : 20% de coûts indirects.
- Des mesures pour restaurer la confiance de la communauté financière ont été prises, comme la création d'un comité d'audit et la nomination d'administrateurs indépendants.
- A la suite des mauvais résultats du groupe en 2006, Yves de Chaisemartin, nouveau président du directoire a annoncé la mise en place d'un comité de direction groupe composé d'un comité exécutif et d'un comité opérationnel. Cette annonce, saluée par le marché, a souligné la volonté d'Altran et de son nouveau président de redresser les performances de la SSII.
Les points faibles de la valeur
- Le groupe doit désormais s'attacher à restaurer ses marges. Le titre reste donc soumis à la capacité du groupe à réaliser cet objectif dans un contexte peu propice, en raison de l'inflation des salaires.
- Le groupe doit s'attacher à faire baisser son taux de turn over et à substituer des ressources internes à la sous-traitance.
Comment suivre la valeur
- Dans une société de conseil, l'essentiel des charges d'exploitation réside dans les salaires des consultants. A ce titre, le taux d'utilisation des consultants de l'entreprise par rapport à celui du secteur est un indicateur important à suivre. Lorsqu'il diminue (c'est-à-dire que le nombre de consultants sans mission augmente), les charges de l'entreprise pèsent davantage sur la rentabilité.
- Parallèlement, l'effectif est à surveiller. Ces éléments sont d'autant plus importants que la rentabilité de ces sociétés est plafonnée. En effet, toute augmentation de chiffre d'affaires requiert une augmentation de l'effectif.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Informatique - SSII
Le Syntec Informatique, l'organisme professionnel des SSII, éditeurs de logiciels et sociétés de conseil, qui avait tablé fin 2008 sur une croissance comprise entre 2% et 4% du marché pour le premier semestre 2009, pourrait revoir ses prévisions à la baisse. Compte tenu du manque de visibilité, il ne peut établir de prévision annuelle pour le marché français. Il en est de même pour les entreprises. Capgemini, qui anticipe jusqu'à 2% de recul de son activité au premier semestre 2009, ne peut fournir d'objectif pour le reste de l'année. Selon Syntec Informatique, l'«offshore» représente environ 4% des services informatiques consommés en France, soit plus de 1 milliard d'euros à fin 2008. Après la crise, cette pratique devrait se renforcer. L'Inde capte environ 40% de ce montant. Le reste est effectué au Maroc, en Tunisie, en Espagne et en Europe de l'Est. La sous-traitance indienne s'opère essentiellement via des SSII occidentales présentes dans ces pays (comme Capgemini, Accenture, ou Atos Origin) et par des « pure players » indiens tels que Tata Consultancy Services ou Infosys Technologies.