
Confiante en un redémarrage proche de l'économie américaine, la Bourse de New York va voir la semaine prochaine son optimisme à l'épreuve d'une nouvelle série d'indicateurs, avec en ligne de mire les très attendus résultats de "tests de résistance" imposés aux banques.
"Les résultats des entreprises continuent d'occuper le centre des préoccupations, de même que les indicateurs et leur signification au vu de NOS espoirs de reprise", observe Gina Martin, de Wachovia Capital Markets.
Après un léger repli la semaine précédente, l'indice vedette de Wall Street, le Dow Jones a progressé de 1,68% sur les cinq dernières séances, pour finir à 8.212,41 points. Il a ainsi bouclé un deuxième mois d'ascension (+7,35%). Sur les deux mois de mars et avril, il a accumulé un gain de 15,7%.
Le Nasdaq, à dominante technologique, est monté sur la semaine écoulée de 1,47% à 1.719,20 points, et l'indice Standard & Poor's 500, à la composition plus large, de 1,30% à 877,52 points.
"Le marché voit que l'on a eu un mois d'avril phénoménal, mais la question, maintenant, c'est ce que sera mai", souligne Mme Martin.
Après avoir commencé la semaine sur une baisse, nerveuse face aux éventuelles conséquences économiques de l'épidémie de grippe porcine, le marché est revenu rapidement aux fondamentaux de l'économie.
Plusieurs indicateurs sont ressortis moins mauvais qu'attendu, et même les chiffres du produits intérieur brut américain au premier trimestre, pires qu'anticipé avec un plongeon de 6,1% en rythme annuel, ont été bien accueillis.
Car, dans le détail, cette statistique a révélé un rebond des dépenses de consommation, et un fort déstockage par les entreprises, qui pour certains économistes annoncent une reprise prochaine de la production.
Le même jour, la banque centrale a estimé que les perspectives économiques de la première économie mondiale se sont "améliorées modestement" depuis mars, notant des "signes de stabilisation" dans les dépenses des ménages.
"Certaines données suggèrent que le rythme de la dégradation ralentit, c'est un bon signe. On voit aussi des résultats de sociétés positifs, c'est un bon signe", estime Lindsey Piegza, de FTN Financial.
"Mais je pense que le marché va continuer à rester hésitant tant que l'on n'a pas d'indication sur sur ce que va donner le deuxième trimestre", ajoute-t-elle.
"Les investisseurs prennent du recul, reprennent leur souffle, et réexaminent la situation", approuve Gina Martin. "Maintenant, il va falloir confronter les attentes intégrées par le marché à la réalité économique".
La semaine sera dominée par les chiffres de l'emploi aux Etats-Unis au mois d'avril, qui s'annoncent une nouvelle fois calamiteux. L'étude du cabinet ADP donnera une première tendance dès mercredi.
Le marché surveillera également lundi les chiffres des dépenses de construction et des promesses de ventes de logements, à l'affût de signes de stabilisation du marché de l'immobilier, en crise depuis deux ans, et mardi l'indice ISM de l'activité dans les services.
Les investisseurs attendent surtout les résultats les "tests de résistance" auxquelles ont été soumises les 19 plus grandes banques du pays, et qui devrait déterminer lesquelles ont besoin de renforcer leur capital. Ils seront connus jeudi.
"On est coincé dans une fourchette d'évolution (du marché) de 5%, on a maintenant besoin d'un nouveau catalyseur pour bouger davantage", estime Anthony Conroy, vendeur d'actions pour BNY ConvergEx Group. "Cela peut venir de l'économie, des +tests de résistance+, ou d'une acquisition majeure"...
Le marché obligataire a encore reculé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans, qui évolue en sens inverse des prix, est monté à 3,174%, contre 2,930% vendredi dernier et celui à 30 ans à 4,088%, contre 3,785% une semaine plus tôt.