Les marchés américains sont bien orientés après deux heures de cotation grâce aux bons résultats des entreprises. Selon Bloomberg, le S&P 500 est sur le point afficher sa meilleure performance mensuelle depuis 1991. Le secteur pétrolier pèse sur l'indice Dow Jones alors qu'ExxonMobil a dévoilé des résultats inférieurs aux attentes. En revanche, Dow Chemical est très bien orienté après avoir publié un bénéfice surprise. A 17h30, l'indice Dow Jones s'adjuge 1,15% à 8279,47 points, tandis que le Nasdaq Composite progresse de 2,21% à 1749,71 points.
"Présenter un bénéfice net est véritablement un exploit héroîque de la part de la direction de Dow Chemical", a commenté Michel Judd, un analyste du cabinet de conseil en stratégie Greenwich Consultants cité par l'agence AP. Le marché sait rendre hommage à ses héros : le titre du géant américain de la chimie s'envole de 18,73% à 16,04 dollars à Wall Street. Cette performance a été réalisée à la faveur de lourds sacrifices : vagues massives de suppressions d'emplois, fermetures d'usines... Et même baisse du dividende.
Les chiffres macroéconomiques
Les dépenses de consommation des ménages ont connu une baisse de 0,2% au mois de mars aux Etats-Unis. Au mois de février, les dépenses avaient progressé de 0,2%. Les revenus des ménages ont reculé de 0,3% au mois de mars. Les économistes anticipaient en moyenne un recul de 0,1% de la consommation et de 0,2% des revenus. L'indice des prix PCE « core », c'est-à-dire hors alimentation et énergie, a augmenté de 0,2% en mars, conformément aux attentes.
Les inscriptions hebdomadaires au chômage se sont élevées à 631 000 pendant la semaine du 25 avril selon les chiffres du gouvernement américain. Le consensus s'élevait à 640 000. La semaine précédente, les inscriptions hebdomadaires s'étaient élevées à 645 000 (chiffre révisé de 640 000).
Les valeurs à suivre
BANK OF AMERICA
Kenneth Lewis, le CEO de Bank of America, s'est vu retirer son titre de président du conseil d'administration de la banque par les actionnaires. Le dirigeant conservera toutefois son poste de directeur général. Les investisseurs se sont rebellés contre M. Lewis, mécontents de sa gestion du rachat de Merrill Lynch. Walter Massey, qui siège au conseil de Bank of America depuis 1998, remplacera M. Lewis dans ses fonctions de président.
COLGATE-PALMOLIVE
La fabricant de biens de consommation Colgate-Palmolive a déclaré que le haut niveau de ses prix de ventes et des réductions de coûts avaient permis à son bénéfice du premier trimestre de progresser de 9%, malgré la robustesse du dollar et la chute de ses ventes en Europe. Le bénéfice net s'est établi à 507,9 millions de dollars, ou 97 cents par action, contre 86 cents un an plus tôt. Les analystes interrogés par Thomson-Reuters tablaient en moyenne sur 98 cents. Le chiffre d'affaires a reculé de 6% à 3,71 milliards de dollars. Le groupe s'est dit "confortable" avec le consensus 2009.
DOW CHEMICAL
Dow Chemical a fait état d'une baisse de 97% de son bénéfice au premier trimestre 2009 en raison des charges liées à ses suppressions d'emplois et à une forte baisse de la demande. Mais Wall Street attendait une perte. Le bénéfice net s'est établi à 24 millions de dollars, ou trois cents par action, contre 941 millions, ou 99 cents par action un an plus tôt. Hors charges exceptionnelles, le BPA ressort à 12 cents. Le chiffre d'affaires a reculé de 39% à 9,09 milliards de dollars. Les analystes interrogés par Thomson-Reuters tablaient en moyenne sur une perte de 21 cents par action.
EXXONMOBIL
Exxon Mobil a publié un bénéfice net inférieur aux attentes au premier trimestre 2009. Le bénéfice net a en effet reculé de 58% à 4,55 milliards de dollars, ou 92 cents par action, contre 2,02 dollars par action un an plus tôt. Les analystes interrogés par Thomson-Reuters tablaient en moyenne sur un BPA de 95 cents. Le groupe a été affecté par la récession mondiale qui a réduit la demande de pétrole. Durant les trois derniers mois, la production d'hydrocarbures de la première compagnie pétrolière mondiale a progressé de 2% à 4,2 millions de barils équivalent pétrole par jour.
MOTOROLA
L'équipementier télécoms Motorola a essuyé des pertes moins importantes que prévu au premier trimestre. Il a affiché une perte nette de 231 millions de dollars, soit 10 cents par action, contre une perte de 194 millions de dollars, ou 9 cents par action, un an plus tôt. Hors éléments exceptionnels, la perte par action s'est élevée à 8 cents, à comparer avec un consensus Thomson Reuters de -11 cents. Le fabricant de téléphones portables continue d'être victime de la baisse de son activité. Son chiffre d'affaires a chuté de près de 28% à 5,37 milliards de dollars.
PROCTER & GAMBLE
Procter & Gamble a présenté un bénéfice net en recul de 4% à 2,6 milliards de dollars au titre du premier trimestre. Rapporté au nombre d'actions, le bénéfice ressort à 84 cents, légèrement supérieur aux prévisions du marché, qui tablait sur un chiffre de 80 cents. Le chiffre d'affaires affiche un recul de 8% à 18,42 milliards de dollars en raison notamment d'effets de change négatifs. La croissance organique s'élève toutefois à 1%. Le groupe de produits de grande consommation vise désormais un bénéfice par action de 4,20 à 4,25 dollars par action sur l'exercice 2009.
VIACOM
Viacom a enregistré des résultats en baisse au premier trimestre en raison du recul des recettes publicitaires. Le groupe de médias propriétaire de MTV et des studios de cinéma Paramount a affiché un bénéfice net en recul de 34% à 177 millions de dollars, soit 27 cents par action. Le chiffre d'affaires s'est replié de 7% à 2,91 milliards de dollars.
VISA
Visa a présenté un bénéfice net de 536 millions de dollars, en hausse de 70%, au titre du deuxième trimestre 2009. Rapporté au nombre d'actions, ce résultat représente 71 cents. Un an plus tôt, le groupe avait enregistré un bénéfice net de 314 millions d'euros, soit 39 cents par action. Visa a connu une hausse de 13% de son chiffre d'affaires à 1,65 milliard de dollars malgré un léger reflux constaté dans les paiements aux Etats-Unis.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Consommation des ménages : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE «core», c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.
PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée.