La Bourse de New York grimpait vigoureusement mercredi à la mi-séance, les investisseurs discernant des lueurs d'espoir dans les chiffres du produit intérieur brut américain, pourtant bien plus mauvais qu'attendu: le Dow Jones gagnait 1,93% et le Nasdaq 2,45%.
Vers 16H15 GMT, le Dow Jones Industrial Average montait de 154,84 points, à 8.171,79 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 41,04 points, à 1.714,85 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 progressait quant à lui de 2,10% (17,92 points), à 873,08 points.
Mardi, Wall Street avait fini en petite baisse, dans un marché prudent face à l'évolution de l'épidémie de grippe porcine et à la situation des banques: le Dow Jones avait perdu 0,10%, le Nasdaq 0,33% et le S&P 500 0,27%.
"Les investisseurs semblent nous dire que si le premier trimestre a été mauvais, on peut anticiper une reprise pour le troisième ou quatrième trimestre", a expliqué Hugh Johnson, de Johnson Illington Advisors.
Selon une première estimation, le produit intérieur brut des Etats-Unis s'est contracté de 6,1% au premier trimestre en rythme annuel, plombé par un effondrement de l'investissement sans pareil depuis plus de 60 ans.
Ce recul est bien supérieur aux attentes des analystes, qui tablaient sur une baisse de 4,7%.
Mais ce chiffres "montrent l'état de l'économie au premier trimestre, alors que ce qui compte pour le marché, c'est d'anticiper l'avenir", a commenté M. Johnson. Or, les statistiques officielles "révèlent une forte baisse des stocks des entreprises, il est donc raisonnable d'anticiper une reprise de la production" une fois que ceux-ci auront été épuisés, a-t-il expliqué.
En outre, "une solide progression de la consommation suggère que les consommateurs dépensent leurs remises d'impôts", ont avancé les analystes de Charles Schwab.
Après deux trimestres de chute, les dépenses de consommation des ménages --qui génèrent les deux tiers du PIB américain-- se sont redressées de 2,2% en rythme annuel, soit leur plus forte hausse depuis le premier trimestre 2007.
Les investisseurs attendaient pour 18H15 GMT la fin de la réunion de la Réserve fédérale américaine, qui devrait maintenir en place son arsenal de mesures anti-crise.
Si la banque centrale devrait maintenir son taux directeur proche de zéro, le marché sera attentif au communiqué de fin de réunion "pour connaître son opinion sur les perspectives économiques et la crise du crédit", selon Frederic Dickson, de DA Davidson.
"Il y a des signes qui indiquent que le rythme de la contraction de l'économie pourrait être en train de ralentir, mais l'économie n'a pas tourné la page", a-t-il estimé. "Chaque jour, on voit la liste des entreprises publiant des résultats supérieurs aux attentes des analystes s'allonger, mais (...) très peu de sociétés annoncent des profits supérieurs à leurs niveaux de l'an dernier".
Nouvel exemple de cette situation, le groupe de médias Time Warner a affiché un bénéfice en baisse, en raison de la baisse des revenus publicitaires, mais supérieur aux attentes. Le titre prenait 3,86% à 22,61 dollars.
Le producteur de pneumatiques Goodyear Tire and Rubber bondisssait de 10,22% à 11,54 dollars. Encore profondément dans le rouge au premier trimestre, il a annoncé qu'il avait supprimé 3.800 emplois depuis le début de l'année.
L'indice S&P des valeurs bancaires montait de 2,02%. Les analystes de Fox-Pitt Kelton ont relevé leur recommandation sur le secteur à "neutre", contre "sous-pondérer" depuis cinq ans. "Les actions des banques ont commencé à progresser historiquement deux ou trois trimestres avant que les provisions n'atteignent leur pic, et nous pensons que ce pic interviendra à la fin 2009", ont-ils expliqué.
Bank of America progressait de 5,15% à 8,57 dollars. Selon le Wall Street Journal, les actionnaires, réunis depuis le milieu de la matinée, pourraient contraindre son PDG, Ken Lewis, à abandonner son rôle de président du conseil d'administration pour ne rester que directeur général.
Le marché obligataire montait. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans était reculait à 3,000% contre 3,002% mardi soir et celui à 30 ans à 3,917% contre 3,955% la veille.