Oddo maintient sa recommandation Alléger et son objectif de cours de 8,60 euros sur la valeur Générale de Santé après l'annonce du rachat d'un établissement de 80 lits spécialisé en santé mentale près de Saint-Etienne. «Avec cette acquisition, le pôle Santé mentale du groupe compte désormais 24 établissements en France», rappelle le broker.
Parallèlement, Générale de Santé a poursuivi sa politique d'arbitrage avec la cession de deux établissements : la clinique Hartmann de Neuilly-sur-Seine (d'une capacité de 117 lits) et la clinique du Parc Saint-Lazare, située à Beauvais (qui compte 88 lits).
Selon Oddo, Générale de Santé doit allouer ses moyens sous la contrainte de la dette. Le broker rappelle que la dette nette du groupe s'élève à 900 millions d'euros pour 500 millions de fonds propres à la fin 2008.
«Le groupe poursuit donc son process qui consiste à procéder à des arbitrages depuis les quelques cessions en Italie», écrit Oddo. «Pour autant, GDS ne peut pas rapidement 'renverser' son mix à la faveur du SSR (soin de suite et de rééducation) et du psychiatrique», remarque-t-il.
Selon l'analyste, le signal est important et plutôt positif, bien que d'ampleur modeste. Il ne règle toutefois pas tout, et notamment les contraintes fortes du secteur ni l'endettement du groupe, pas plus qu'une communication financière réduite au minimum, déplore-t-il.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Activité de la société
Générale de Santé est coté sur Eurolist d'Euronext Paris depuis juin 2001 et fait partie de l'indice Midcac. Ses actions sont éligibles au SRD. Fin 2007, Générale de Santé est le leader du secteur privé hospitalier en France avec un chiffre d'affaires de 1,9 milliard d'euros et une part de marché de l'hospitalisation privée de plus de 16%. Fort de ses 186 établissements et regroupant la première communauté médicale libérale de France (5 200 praticiens), Générale de Santé est le premier groupe privé français de soins et services à la santé. Le Groupe est présent sur toute la chaine de soin: Diagnostic, Médecine-Chirurgie-Obstétrique, Cancérologie-Radiothérapie, Soins de Suite et Réadaptation, Santé mentale et Soins à domicile.
Les points forts de la valeur
- La société profite de son statut de leader français des soins de santé privés, qui lui confère un poids certain dans les négociations avec les autorités de tutelle.
- Générale de Santé souhaite atteindre une part de marché de 20 % de l'hospitalisation privée en France à moyen terme. Le potentiel de croissance est important dans l'hospitalisation privée puisque le marché reste atomisé avec près d'un millier de cliniques indépendantes.
Les points faibles de la valeur
- La baisse des tarifs des actes de Médecine-Chirurgie-Obstétrique facturés à la Sécurité Sociale (représentant 61% du chiffre d'affaires de Générale de Santé) affecte le chiffre d'affaires du groupe.
- La direction a plusieurs fois déçu les investisseurs depuis l'introduction en bourse opérée en 2001.
- Les charges salariales sont importantes et le risque d'inflation demeure, les infirmières et les aides-soignantes étant tentées par les salaires plus élevés du public.
Comment suivre la valeur
- Les décisions réglementaires prises par le Ministre de la Santé (montant des remboursements de la Sécurité Sociale, hausse des tarifs...) sont à surveiller.
- La direction de Générale de Santé a fait de la restauration des marges du groupe son objectif prioritaire.
- Il conviendra de suivre également la politique d'acquisitions du groupe, qui souhaite encore se renforcer en France mais aussi en Italie et dans la péninsule Ibérique.
- En 2008, malgré un ENVIRONNEMENT tarifaire défavorable, Générale de Santé souhaite poursuivre l'amélioration de son offre de soins. A périmètre constant, la volonté de Générale de Santé est également de: maintenir une politique d'investissements ambitieuse dans ses établissements à hauteur de 193 millions d'euros, contenir l'impact tarifaire défavorable sur l'EBE, maitriser le niveau d'endettement net.
- DeA Capital détient désormais 43,01% du capital social de Santé SA qui contrôle le groupe Générale de Santé. De son côté, Mediobanca, détient 9,99 % du capital social de Santé SA. Enfin, Antonino Ligresti, via la société Santé Holdings S.r.l., détient 47 % du capital social de Santé SA.
- Le concert constitué par Mediobanca SpA, DeA Capital SpA, le Docteur Antonino Ligresti et les trois sociétés qu'il contrôle, la société de droit italien Santé Holdings Srl, la société Santé Sàrl et la société Santé Développement Europe SAS détiennent 79,84% du capital et des droits de vote de la société.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Services aux collectivités
La concurrence est rude dans le secteur des services aux collectivités : du côté des énergéticiens, alors que GDF-Suez affiche ses ambitions dans le nucléaire en France, EDF a annoncé le rachat de plusieurs champs de gaz naturel situés en Mer du Nord britannique. Cette opération souligne les ambitions de l'électricien car c'est la première fois qu'il acquiert directement un actif gazier. Quant à Suez Environnement, il a déclaré la guerre à Veolia alors que le Syndicat des eaux d'Ile-de-France (Sedif) a récemment voté qu'il continuerait de recourir à un opérateur privé pour gérer ses eaux potables. C'est le renouvellement du plus gros contrat de délégation d'eau en Europe, marché de plus de 350 millions d'euros par an, qui est en jeu. GDF Suez et Suez Environnement ont informé par courrier les maires des 144 communes membres du Sedif de leur candidature à l'appel d'offres en préparation. En insistant ainsi sur l'importance de la concurrence dans le traitement des eaux, le groupe tente d'éviter de se faire écarter par Veolia Environnement qui détient le contrat depuis 1962 et jusqu'à fin 2010. Au contraire, la Ville de Paris a décidé, fin novembre, de créer un établissement public unique, la régie Eau de Paris, qui contrôlera l'ensemble de la chaîne d'eau potable de la capitale.