CM-CIC Securities s'est interrogé sur la résilience du business model de Suez Environnement face à la crise. Le broker souligne que la dégradation de l'ENVIRONNEMENT a pesé sur le quatrième trimestre 2008 du groupe. L'activité Propreté Europe a été la plus sévèrement touchée par la crise, enregistrant une décroissance sur le quatrième trimestre 2008.
Cette contre-performance s'explique par le ralentissement brutal de l'activité industrielle et la baisse de la demande et des prix des matières premières recyclées.
Toutefois, le broker estime que ce ralentissement à court terme ne remet pas en cause les perspectives à moyen et long terme des métiers de l'Eau et de la Propreté. En effet remarque t-il, malgré la sévérité de la crise, il n'y a pas eu de remise en question des directives environnementales européennes. Au contraire, une part de l'enveloppe des plans de relance est consacrée aux problématiques environnementales.
En conclusion, CM-CIC Securities maintient un sentiment positif sur le dossier. Cependant, le potentiel de hausse par rapport à son objectif de cours de 12,7 euros s'étant réduit fortement, le bureau d'études a modifié sa recommandation d'Achat à Accumuler.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Numéro deux mondial des services à l'environnement avec un chiffre d'affaires de 12 milliards d'euros en 2007 derrière son rival, le français Veolia Environnement, Suez Environnement a débuté le 22 juillet 2008 à la Bourse de Paris en même temps que sa maison mère GDF Suez. La scission du pôle déchets et eau de Suez a été réalisée pour réduire le périmètre de Suez et rendre possible sa fusion avec Gaz de France. Peu avant la cotation, l'actionnariat de Suez Environnement se répartissait entre GDF Suez (environ 35%), les cinq autres actionnaires membres du pacte conclu pour cinq ans (Groupe Bruxelles Lambert, la CDC, Areva, CNP Assurance et la holding belge Sofinaa, 12%, les salariés 2% et le public 51%. Le groupe a fait son entrée au CAC 40 le 22 septembre 2008.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Services aux collectivités
La concurrence est rude dans le secteur des services aux collectivités : du côté des énergéticiens, alors que GDF-Suez affiche ses ambitions dans le nucléaire en France, EDF a annoncé le rachat de plusieurs champs de gaz naturel situés en Mer du Nord britannique. Cette opération souligne les ambitions de l'électricien car c'est la première fois qu'il acquiert directement un actif gazier. Quant à Suez Environnement, il a déclaré la guerre à Veolia alors que le Syndicat des eaux d'Ile-de-France (Sedif) a récemment voté qu'il continuerait de recourir à un opérateur privé pour gérer ses eaux potables. C'est le renouvellement du plus gros contrat de délégation d'eau en Europe, marché de plus de 350 millions d'euros par an, qui est en jeu. GDF Suez et Suez Environnement ont informé par courrier les maires des 144 communes membres du Sedif de leur candidature à l'appel d'offres en préparation. En insistant ainsi sur l'importance de la concurrence dans le traitement des eaux, le groupe tente d'éviter de se faire écarter par Veolia Environnement qui détient le contrat depuis 1962 et jusqu'à fin 2010. Au contraire, la Ville de Paris a décidé, fin novembre, de créer un établissement public unique, la régie Eau de Paris, qui contrôlera l'ensemble de la chaîne d'eau potable de la capitale.