Les marchés européens ont fini en hausse, opérant un spectaculaire retournement dans l'après-midi dans le sillage de la bonne orientation de Wall Street. Le secteur automobile a été recherché grâce à des commentaires positifs des dirigeants de Faurecia et Renault. Selon le directeur général délégué du constructeur français, Patrick Pelata, sa société «va mieux». En revanche, les pétrolières ont été pénalisées par la baisse des cours du brut. Le CAC 40 a clôturé en hausse de 1,15% à 2839,61 points, effaçant ses pertes de lundi en 2 séances. Le FTSE Eurotop 100 a gagné 1,47% à 1603,40 points.
A Londres, Vodafone (+ 3,75% à 127,35 pence) s'est nettement distingué à la hausse. L'opérateur télécoms a été distingué par deux éminents bureaux d'études américains, Goldman Sachs et Morgan Stanley, qui l'ont intégré dans leur liste de valeurs préférées : le premier au niveau de son portefeuille européen et le second au niveau sectoriel. Les deux analystes apprécient la faible valorisation du groupe d'origine britannique qui a perdu 8% depuis le début de l'année contre -6,6% pour le DJ Stoxx 600 Telecom.
A Paris, Lafarge (-5,84% à 31,91 euros) a affiché la plus forte baisse de l'indice CAC 40 après la publication des détails de l'augmentation de capital. Les investisseurs soulignent la forte décote (46%) du prix d'émission des nouvelles actions (16,65 euros). Les analystes de Natixis, qui tablaient pourtant sur 20 euros, ont toutefois souligné que cette décote « s'avérait parfaitement en ligne avec les pratiques actuelles du marché ». Même fatalisme chez CM-CIC Securities. « Dans un contexte de volatilité extrême des marchés, le prix reflète logiquement une décote élevée par rapport au cours coté (51% sur le cours de 33,89 euros ex-droit). »
Le titre Société Générale (+ 1,02% à 29,80 euros) a fini en hausse après avoir passé la quasi-totalité de la séance dans le rouge. La banque a averti que le premier trimestre, qui s'achevait hier, serait marqué par de nouvelles dépréciations d'actifs. Didier Valet, le directeur financier de la banque, a précisé lors d'une réunion devant des investisseurs à Londres, que ces dépréciations étaient liées notamment aux «niveaux des indices et des spreads à fin mars» et à la situation financière des rehausseurs de crédit. Aucun chiffre n'a été fourni.
Les chiffres macroéconomiques
Dans la zone euro, le taux de chômage corrigé des variations saisonnières s'est établi à 8,5% en février 2009, contre 8,3% en janvier, a annoncé Eurostat, l'Office statistique des communautés européennes. Il était de 7,2% en février 2008. Dans l'Europe des 27, le taux de chômage s'est élevé à 7,9% en février 2009, contre 7,7% en janvier. Il était de 6,8% en février 2008.
La contraction de l'activité dans le secteur industriel de la zone euro en mars a été légèrement moins importante qu'en février, selon les résultats définitifs de l'enquête réalisée par Markit auprès des directeurs d'achat. L'indice des directeurs d'achat (PMI) s'est élevé à 33,9 en mars, contre 33,5 en février et une première estimation de 34.
Il y a eu 742 000 suppressions d'emplois dans le secteur privé en mars, au-dessus du consensus de 655 000, selon l'enquête ADP. Il s'agit de leur plus haut niveau depuis la création de l'enquête en 2001. En février, les suppressions de postes ont été révisés à 706 000, contre 697 000.
L'indice des directeurs d'achat pour l'industrie est, lui, remonté à 36,3 en mars, contre 35,8 en février. Les analystes interrogés par Reuters anticipaient en moyenne un chiffre de 36.
Les dépenses de construction aux Etats-Unis ont baissé de 0,9% en février, à 967,5 milliards de dollars. Elles étaient attendues en repli de 1,8%. Il s'agit de leur plus bas niveau depuis mars 2004. Quant à l'indice des promesses de ventes immobilières, il a gagné 2,1% en février, à 82,1 après une chute de 7,7% en janvier. Les économistes interrogés par Reuters s'attendaient à ce que l'indicateur progresse de 1%.
La semaine dernière, les stocks de brut ont progressé de 2,8 millions de barils alors que les économistes tablaient sur une hausse de 2,5 millions de barils. Les stocks d'essence ont augmenté de 2,2 millions de barils contre une baisse de 1,4 million de baril attendue par le consensus. Enfin, les stocks de produits distillés sont ressortis en hausse de 300 000 barils. Les économistes visaient une baisse de 800 000 barils.
A la clôture, l'euro cote 1,3205 face au billet vert.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.