
La Bourse de New York a fini en nette baisse vendredi, pénalisée comme la veille par des prises de bénéfices frappant les valeurs financières: le Dow Jones a perdu 1,65% et le Nasdaq 1,77%.
Le Dow Jones Industrial Average a lâché 122,42 points, à 7.278,38 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 26,21 points, à 1.457,27 points, selon les chiffres définitifs de clôture.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a quant à lui cédé 1,98% (15,50 points), à 768,54 points.
Comme la veille, les indices de la place new-yorkaise ont connu un début de séance hésitant, avant de s'enfoncer à la mi-séance, dans un volume d'échanges très étoffé en raison de l'expiration d'options.
"On a gagné environ 15% depuis les plus bas niveaux de début mars, on a donc quelques investisseurs qui empochent leurs bénéfices", a expliqué Anthony Conroy, vendeur d'actions pour BNY ConvergEx Group.
Le Dow Jones avait gagné près de "1.000 points en sept séances, ce n'est pas surprenant d'observer des prises de bénéfices avant le week-end", a approuvé Mace Blicksilver, directeur du gérant d'actifs Marblehead Asset Management.
Les valeurs bancaires, qui avaient fortement rebondi depuis deux semaines, ont été les plus touchées: Bank of America a plongé de 10,68% à 6,19 dollars, JPMorgan Chase de 7,21% à 23,15 dollars et American Express de 6,20% à 12,26 dollars.
Citigroup a, à l'inverse, gagné 0,77% à 2,62 dollars. Son directeur financier Gary Crittenden va prendre la tête de Citi Holdings, la nouvelle filiale regroupant les actifs à risques de la banque.
"Il y a des inquiétudes sur ce qui se passe au Congrès, ce qui n'arrange pas les choses", a ajouté M. Blicksilver.
La Chambre des représentants prépare un projet de loi pour interdire aux sociétés ayant touché des fonds publics d'octroyer à leurs cadres des primes "non fondées sur la performance". Elle avait voté la veille un projet imposant à 90% les primes telles que celles octroyées par l'assureur AIG.
Dans un agenda vierge en indicateur économique, et faute d'annonce majeure en provenance des entreprises, le marché s'est tourné vers le président de la banque centrale américaine Ben Bernanke, qui s'exprimait sur la crise financière. Mais il s'est gardé de toute annonce et a seulement déclaré qu'il tablait sur une conjoncture "bien plus dégagée" dans trois ans.
Selon M. Blicksilver, "la semaine prochaine sera critique avec l'approche de la fin du trimestre". "On veut voir qu'il y a des acheteurs. Si on a de nouvelles séances comme hier et aujourd'hui (jeudi et vendredi), les investisseurs vont se précipiter vers la sortie", a-t-il prévenu.
Le fabricant de photocopieurs Xerox a chuté de 18,73% à 4,34 dollars. Il a divisé par quatre ses prévisions de bénéfice au premier trimestre 2009.
General Electric a lâché 5,82% à 9,54 dollars. Les analystes de Credit Suisse ont réduit leurs prévisions de bénéfices pour le conglomérat, en raison des incertitudes qui entourent ses activités financières.
La compagnie aérienne United Airlines a perdu 14,51% à 4,42 dollars. Elle table sur une chute marquée de son revenu par passager/kilomètre, comprise entre 11% et 12% pour le premier trimestre.
Les industrielles ont également souffert de prises de bénéfices: le fabricant d'engins de chantiers Caterpillar a cédé 4,72% à 27,07 dollars, le pétrolier ExxonMobil 3,28% à 66,09 dollars et le chilmiste DuPont 3,95% à 20,66 dollars.
Le marché obligataire a baissé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a progressé à 2,625% contre 2,597% jeudi soir et celui à 30 ans à 3,654%, contre 3,612% la veille.