Wall Street fait machine arrière. Séduits en fin de séance par la contre-attaque de la Fed sur la crise économique financière, les investisseurs se montrent plus sceptiques sur les conséquences des mesures annoncées : alourdissement du bilan de la banque centrale, inflation potentielle et baisse du dollar. En outre l'étendue des mesures souligne la gravité de la récession dans laquelle est plongée l'économie américaine. A contre-courant, Oracle flambe sur des résultats supérieurs aux attentes. A 17h50, le Dow Jones cède 1,44% à 7408,44 pts et le Nasdaq Composite recule de 0,34% à 1486,19 pts.
Oracle bondit de 11,69% à 17,68 dollars après avoir dévoilé des résultats supérieurs aux attentes et annoncé le versement d'un dividende pour la première fois depuis sa création. Il s'agit d'un soulagement pour les investisseurs qui craignaient que l'éditeur de logiciels professionnels ne publie de très mauvais résultats. JPMorgan juge «impressionnants » ces résultats. L'analyste a réitéré sa recommandation Surpondérer et son objectifs de cours de 23 euros.
Les chiffres macroéconomiques
Aux Etats-Unis, les inscriptions au chômage sur la semaine se terminant le 14 mars se sont établies à 646 000 après 658 000 la semaine précédente, chiffre révisé de 654 000. Les économistes tablaient en moyenne sur 652 000 inscriptions.
Toujours aux Etats-Unis, l'indice des indicateurs avancés a reculé de 0,4% en février. Les économistes visaient une baisse de 0,6%. En janvier, la hausse de 0,4% a été revue à la baisse à +0,1% seulement.
L'indice Philly Fed mesurant l'activité industrielle dans la région de Philadelphie est ressorti à -35 en mars après -41,3 en février. Les économistes tablaient en moyenne sur -38.
Les valeurs à suivre
CITIGROUP
Citigroup a annoncé qu'il envisageait de procéder à un regroupement de titres dans le cas d'une OPE. Cette opération publique d'échange est susceptible de porter la participation de l'Etat américain à 35%. La troisième banque américaine veut échanger 27,5 milliards de dollars de titres préférentiels en actions ordinaires. Citigroup demandera l'autorisation de ses actionnaires pour un regroupement de titres avec sept ratios d'échange possibles, allant d'un pour deux à un pour 30.
FEDEX
FedEx a annoncé jeudi une chute de 75% de son bénéfice au titre de son troisième fiscal en raison de la récession mondiale. Le groupe de messagerie a dévoilé de nouvelles mesures de réduction de coût, notamment des suppressions d'emplois, et une contraction de ses capacités de transport de fret et de livraisons express. Le bénéfice net s'est établi à 97 millions de dollars, ou 31 cents par action, contre 1,26 dollar l'année précédente. Le chiffre d'affaires a reculé de 14% à 8,14 milliards de dollars. Les analystes interrogés par Thomson Reuters tablaient en moyenne sur un BPA de 46 cents.
GAP
Gap a annoncé qu'il allait réduire la taille de son conseil d'administration de 13 à 10 membres et qu'il allait baisser la rémunération de ses dirigeants. Objectifs de la chaîne américaine de magasins de vêtements : réduire ses coûts. Le P-DG Glenn Murphy a notamment proposé de réduire son salaire annuel de 15%. L'ensemble des augmentations au mérite seront également supprimées.
NIKE
Nike a enregistré un bénéfice net de 243,8 millions de dollars, soit 0,50 dollar par action, contre 463,8 millions ou 0,92 dollar par action il y a un an. Hors une charge de dépréciation de 0,49 dollar par action liée à l'acquisition de la marque Umbro, le bénéfice net par action du premier fabricant mondial d'articles de sport a atteint 0,99 dollar, alors que le consensus Reuters attendait seulement 0,79 dollars. Nike a cependant annoncé qu'il anticipait une baisse 10% des futures commandes mondiales prévues pour être livrées entre mars et juillet.
ORACLE
L'éditeur de logiciels professionnels Oracle a dévoilé des résultats supérieurs aux attentes et annoncé le versement d'un dividende pour la première fois depuis sa création. Au troisième trimestre, clos fin février, la firme fondée par Larry Ellison a vu son bénéfice net reculer de 1% à 1,3 milliard de dollars, soit 26 cents par action. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action est ressorti à 35 cents, soit 3 cents de mieux que le consensus Thomson Reuters. Le groupe a souligné qu'il avait été négativement impacté par la baisse « drastique » des devises étrangères face au dollar.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Indice de la Fed de Philadelphie : il s'agit de l'un des premiers indices d'activité régionale publiés chaque mois pour le secteur manufacturier. Un indice supérieur à 0 signale une expansion du secteur et inversement. Son intérêt pour les investisseurs est relativement limité en raison de sa forte volatilité.
Le secteur manufacturier de la région de Philadelphie est relativement similaire à celui de l'ensemble des Etats-Unis. 250 entreprises sont interrogées sur leur activité actuelle (emploi, commandes, livraisons,...) et sur leurs perspectives à six mois.
Indicateur avancé ou précurseur : Indicateur économique dont l'évolution reflète avec un peu d'avance celle de l'économie réelle. Un indicateur avancé permet donc d'anticiper des retournements de conjoncture et fait en général l'objet de publications régulières, servant de tests de la bonne santé économique des différentes zones géographiques. Les indicateurs les plus couramment utilisés sont l'indice des prix à la consommation ou à la production, l'indice de production industrielle ou la balance des paiements.