La Bourse de Paris est repartie à la baisse mardi, le CAC 40 perdant 0,87%, mettant un terme à cinq séances de hausse, dans un marché qui a repris son souffle et pris quelques bénéfices.
L'indice vedette a lâché 24,38 points à 2.767,28 points, dans un volume d'échanges réduit de 2,534 milliards d'euros. Lundi, il avait pris 3,18% à 2.791,66 points, enregistrant une hausse de 10,91% depuis le 9 mars.
Londres a perdu 0,18%, Francfort 1,40% et l'Eurostoxx 50 1,06%.
"Il y a un peu de prises de bénéfices", commente Frédéric Rozier, gérant chez Meeschaert Gestion Privée, pour qui le marché a besoin de "consolider" ses gains.
Le CAC 40 a passé la séance dans le rouge, perdant près de 2% en milieu d'après-midi après la publication de plusieurs indicateurs économiques, avant de limiter ses pertes dans le sillage de Wall Street, en hausse.
En Allemagne, l'indice de l'institut ZEW, qui mesure les attentes des milieux financiers pour l'économie allemande, est pourtant légèrement remonté, de 2,3 points à -3,5 points en mars.
Aux Etats-Unis, les mises en chantier de logements et les permis de construire délivrés ont rebondi de manière inattendue en février, après sept mois de baisse, alors que les analystes attendaient une baisse.
"On a eu des chiffres américains meilleurs qu'attendu mais qui restent parmi les plus bas depuis 50 ans", tempère M. Rozier, qui note toutefois "une amélioration tendancielle".
Selon le gérant, la rechute du marché parisien ne constitue pas pour autant une mauvaise nouvelle.
"Le rebond des jours précédents s'est fait dans des volumes relativement faibles", rappelle M. Rozier, pour qui la baisse "n'est pas dramatique" mais même nécessaire "pour une reprise plutôt saine".
Les investisseurs s'interrogent encore sur la possibilité de réaliser un rebond durable, alors que planent toujours les inquiétudes sur le secteur financier.
"Le marché est en train de changer de philosophie. On est dans la zone des points les plus bas à 5 ou 10%", soit le potentiel de baisse supplémentaire de l'indice, explique le gérant.
Seule condition, "le marché ne peut rebondir qu'avec les valeurs financières", précise-t-il.
Après avoir mené la danse lors des dernières séances, ces valeurs ont fini en ordre dispersé mais "n'ont pas été sanctionnées", selon M. Rozier.
BNP Paribas (-0,88% à 31,70 euros) a souffert de prises de bénéfices tandis que Crédit Agricole (+1,83% à 8,10 euros), Dexia (+3,87% à 2,17 euros), Natixis (+9,84% à 1,25 euro) Axa (+0,76% à 8,18 euros) et Société Générale (+3,91% à 26,85 euros) ont poursuivi leur hausse.
Thomson s'est envolé (+42,11% à 0,54 euro) sur fond de rumeurs de rachat du groupe, qui est en discussion avec ses créanciers pour éviter la faillite. Le titre avait perdu 66,6% depuis le 9 février.
ArcelorMittal a plongé (-11,78% à 12,66 euros), pâtissant des rumeurs évoquant une augmentation de capital de 5 milliards d'euros, démenties par le géant de l'acier.
"Une augmentation de capital n'a aucun sens pour ArcelorMittal dont la santé financière n'est pas catastrophique même si la communication a été malhabile", estime M. Rozier.
Le secteur énergétique et minier a accusé le coup, indique le gérant, alors que le producteur américain d'aluminium Alcoa a indiqué tabler sur une nouvelle perte au premier trimestre, au lendemain de l'annonce d'une réduction de 82% de son dividende.
EDF a lâché 0,98% à 28,29 euros, GDF Suez 2,50% à 25,57 euros et Total 0,92% à 37,83 euros.
Enfin, Zodiac (-14,82% à 21,03 euros) s'est effondré. L'équipementier aéronautique a prévenu que la conjoncture "pourrait limiter la croissance attendue du résultat opérationnel".