L'euro est resté au-dessus d'1,30 dollar lundi pendant les échanges européens, le billet vert, valeur-refuge traditionnelle, pâtissant d'un regain d'optimisme provoqué par les propos du patron de la Fed Ben Bernanke dimanche et le G20 Finances samedi, tandis que les marchés d'actions s'envolaient.
Vers 17H00 GMT (18H00 à Paris), la monnaie unique européenne valait 1,3011 dollar contre 1,2927 vendredi vers 22H00 GMT, après avoir atteint 1,3072 dollar en matinée, un plus haut depuis le 10 février.
Le yen baissait, tant face à l'euro à 127,98 yens pour un euro contre 126,61 vendredi, que face au dollar à 98,29 yens contre 97,91 vendredi.
La baisse du dollar a correspondu à une forte poussée des marchés d'actions.
"Le dollar a de nouveau été sous pression aujourd'hui alors que les marchés d'actions bondissaient grâce à un optimisme retrouvé", notait Neil Looker, de City Index, notant "la forte corrélation" inverse entre dollar et marchés d'actions ces temps-ci.
Tout en étant un peu déçus de l'absence de nouvelle d'envergure contenue dans le communiqué du G20 Finances tenu samedi à Horsham, au sud de Londres, qualifié de "vague" par Valentin Marinov de Commerzbank, les économistes de Barclays Capital notaient que la déclaration était "favorable à l'expansion budgétaire et monétaire". "On ne peut pas s'attendre à des commentaires plus puissants" du groupement, estimaient les analystes.
Les marchés ont aussi très bien réagi à des propos du président de la Réserve fédérale américaine Ben Bernanke tenus dans une interview exceptionnelle dimanche à la chaîne américaine CBS.
Malgré l'actuelle dégradation du marché de l'emploi, il a vu dans l'économie américaine quelques "bourgeons" annonçant des temps meilleurs.
"Nous allons voir la fin de la récession probablement cette année et nous verrons la reprise au début de l'année prochaine. Elle va s'accélérer avec le temps", a ajouté M. Bernanke, qui a aussi assuré que les grandes banques américaines "n'allaient pas faire faillite".
Le dollar, vu dans son rôle de valeur-refuge, a aussi été affaibli par "d'autres histoires", notait Citigroup, comme l'annonce par la banque britannique Barclays d'un bon début d'année.
"Les clients qui se sont précipités sur la valeur refuge que constitue le dollar cherchent à présent des actifs plus rémunérateurs", confirmait James Hugues de CMC Markets.
Au chapitre des indicateurs, ceux d'activité publiés aux Etats-Unis ont renforcé l'impression d'un déclin accéléré de l'industrie américaine : l'activité industrielle autour de New York a chuté en mars à son plus bas depuis qu'elle est mesurée par le bureau local de la Fed (2002), tandis que la production du secteur industriel a baissé pendant dix des douze derniers mois, pour un recul cumulé de 11,2% (dont 1,4% en février), dont 35,8% pour l'automobile.
L'euro a pu profiter un peu enfin de l'annonce d'une légère accélération de l'inflation en zone euro en février, à 1,2% après 1,1% en janvier.
Vers 17H00 GMT, le franc suisse était en baisse par rapport à l'euro à 1,5390 franc suisse, mais remontait face au billet vert à 1,1818 franc suisse pour un dollar.
La livre britannique s'appréciait face au billet vert à 1,4126 dollar, et face à l'euro à 92,19 pence.
L'once d'or valait 919,50 dollars au fixing du soir contre 928 dollars au fixing de vendredi soir.
Le yuan chinois a clôturé à 6,8382 yuans pour un dollar contre 6,8381 vendredi.
Cours de lundi cours de vendredi
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17H00 GMT 22H00 GMT
EUR/USD 1,3011 1,2927 EUR/JPY 127,98 126,61 EUR/CHF 1,5390 1,5323 EUR/GBP 0,9219 0,9230 USD/JPY 98,29 97,91 USD/CHF 1,1818 1,1845 GBP/USD 1,4126 1,3995