La bouteille d’eau, c’est "mal" et on le sait. En fabriquer, c’est déjà dépenser la bagatelle d’1,5 million de barils de pétrole à l’échelle de la planète, suffisamment pour faire rouler 100 000 voitures pendant un an. Emballer et transporter cette eau aux prétendues vertus miraculeuses, c’est encore user de l’énergie fossile. Sans compter que 90% ne sont pas recyclées mais abandonnées dans la nature, où elles patienteront des milliers d’années à essayer de se faire oublier.
Malgré un bilan carbone désastreux, une bouteille se distingue du commun des bouteilles. Elle est commercialisée par l’association Charity Water, pour la coquette somme de 16€ pièce. Autant dire que l’offrir à un ami, c’est faire un geste militant.
Un projet caritatif
Alors que les Européens n’ont qu’à tourner le poignet, et le robinet, pour se désaltérer, 1,1 milliard de terriens n’ont toujours pas accès à l’eau potable en 2009. Ceux là mêmes qui transportent des bidons sur le dos, creusent dans le sable avec leurs enfants en espérant trouver l’or bleu ou font la queue pendant des heures pour avoir le droit de puiser l’eau d’un puits.
C’est à eux que pense Charity Water (CW) en commercialisant sa bouteille d’eau au prix d’un grand crû. Son but : éveiller les consciences, mais aussi financer le forage de puits, le captage d’eau de pluie et les filtres à sable dans les pays d’Afrique, autant de sésames nécessaires pour avaler une eau propre et saine.
"La plupart d’entre nous n’ont jamais eu soif", relève CW sur son site internet. "Nous aimerions vous présenter à ces milliards de gens. Ils sont réels et ont besoin de notre aide. Nous vous invitons à vous mettre à leur place". L’initiative fait réfléchir. Que se passerait-il en effet si toutes les bouteilles d’eau étaient à ce prix ?