Entrés en congrès pour décider de la politique à suivre en 2009, les dirigeants chinois n’en oublient pas de soigner l’image du Parti. Alors que la crise a laissé des millions de travailleurs dans la rue, les membres des deux principaux organes politiques du pays doivent montrer qu’ils savent se serrer la ceinture. Pour discuter des orientations, ils n’auront plus que 9 jours, contre 11 auparavant, ce qui fait de 2009 la session la plus courte de ces dernières années. Le comptable du Parti veille aussi sur l’hébergement. Finis les 5 étoiles : les cadres n’auront droit qu’à 4 étoiles maximum, les hôtels étant obligatoirement situés à proximité du lieu de réunion, pour épargner les déplacements inutiles. Les frais de bouche sont limités à 11,6€/jour, de quoi s’offrir un canard laqué quotidien, mais pas beaucoup plus. Grâce à leur statut spécial, seuls les représentants de Hong Kong et Macao n’ont pas été mis à la diète. Enfin, Pékin fait une fleur à Lenovo, fleuron national du portable qui licencie à tour de bras : plutôt que de gaspiller du papier, les membres du Congrès national ont été équipés d’un ordinateur. Même ceux qui ne savent pas s’en servir.
Scandales à répétition
Ce plan de communication spécial crise, en Une de toute la presse officielle, intervient après qu’une série de scandales a défrayé la chronique. En début d’année, 14 cadres provinciaux ont été pincés après s’être rendus pendant 2 semaines en "voyage d’affaires" en Afrique et au Moyen Orient, aux frais de la princesse. Le voyage comprenait une étape au Burj al-Arab (7 étoiles) de Dubai, mais aussi une halte "achat de diamants" et "danse du ventre". Suite aux fuites dans la presse, l’organisateur de la sauterie a été viré pour gaspillage de fonds publics et a dû rembourser plus de 52 000€. Les constructions de bâtiments gouvernementaux au style trop pompeux ont elles aussi été gelées jusqu’en 2010, probable année de la reprise.