Total ne s'est pas fait que des amis hier en annonçant un plan de restructuration de l'entreprise engendrant deux plans sociaux. Le premier concerne la pétrochimie et 306 postes d'ici 2012. Le second, dans le raffinage, devrait engendrer la suppression de 200 emplois sur le site de Gonfreville en Seine-Maritime. Cette annonce fait d'autant plus de bruit qu'elle intervient après celle de bénéfices records pour le groupe avec 13,9 milliards d'euros pour 2008.
Laurent Wauquiez, le secrétaire d'Etat à l'Emploi s'est immédiatement enflammé suite à cette annonce. Il confiait dans le quotidien Libération, "en cette période de crise, beaucoup d'entreprises sont dans des situations dures, ne font plus de bénéfices, ont des chiffres d'affaires dégradés, et font pour autant tous les efforts possibles pour garder leurs salariés, notamment dans les PME. Qu'un groupe comme Total qui fait plusieurs milliards de bénéfice ne soit pas capable dans cette période d'avoir un comportement exemplaire en terme d'emplois me reste en travers de la gorge".
Réactions en série
Cette annonce a également provoqué la colère des salariés de l'usine de Gonfreville qui ont voté un arrêt de travail symbolique d'une heure et qui se sont réunis devant les grilles de la raffinerie. "Quand on fait 14 milliards de bénéfices, c'est lamentable de parler licenciements" entendait-on dans les rangs des salariés.
Total a immédiatement réagit en précisant qu'il n'y aurait aucun licenciement sec, qu'il ne s'agira que de mesures d'âge ou de reclassement interne. Le pétrolier a également voulu redorer son image en annonçant la création de 1000 emplois générés par la ploitique d'investissements d'ici 2011. "Total projette d'investir en France plus d'un milliard d'euros pour adapter et consolider ses activités raffinage et pétrochimie et poursuivre son développement dans le solaire" annonçait un communiqué du groupe publié hier.