Les marchés européens devraient ouvrir sur une note stable, voire légèrement dans le rouge pour la dernière séance de la semaine, selon les futures sur indices. Cette relative stabilité devrait trancher après les fortes chutes enregistrées sur les bourses américaines et asiatiques sur fond de craintes sur l'avenir de l'américain General Motors. Les investisseurs européens devraient attendre avec attention la publication des chiffres de l'emploi aux Etats-Unis au mois de février. En revanche, l'actualité devrait être relativement calme sur le front des sociétés.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau d'études DayByDay observe que le CAC 40 a dessiné hier une bougie noire de 95 points, clôturant sur les plus bas de la séance. Selon l'analyse des bougies japonaises, les forces vendeuses ont repris le contrôle du marché parisien. La forte reprise de la veille n'était bien qu'un rebond technique. La tendance générale du CAC 40 reste toujours baissière. Pour le moment, l'indice est incapable de donner de signe de reprise durable : c'est un facteur fragilisant qui témoigne de sa faiblesse persistante. Chaque tentative de reprise est systématiquement contrée par les intérêts vendeurs. Pour les heures de cotation à venir, en l'absence de réaction haussière ou de figure de retournement, le bureau d'études DayByDay maintient son opinion neutre sur le CAC 40.
Les valeurs à suivre
GEMALTO
Gemalto a annoncé dans un communiqué avoir signé un accord avec le néerlandais NXP pour reprendre ses activités de logiciels et de services pour terminaux mobiles NFC (near field communication) utilisant les applications Mifare, utilisées notamment dans les transports et la billetterie. La transaction devrait être bouclée au cours du deuxième trimestre 2009, précise le français. «Nous pensons que le secteur des transports sera un débouché privilégié pour les téléphones NFC et stimulera l'adoption de cette technologie», a déclaré Olivier Piou, le patron de Gemalto.
GROUPE FLO
Le chiffre d'affaires consolidé du Groupe Flo a enregistré sur l'année 2008 une croissance de 2,5% par rapport à l'année précédente. Cette progression provient de l'évolution de périmètre avec 11 nouveaux restaurants en propre (23 ouvertures et 12 sorties) et 24 nouvelles franchises. "A périmètre comparable, le chiffre d'affaires a recule de 4,6% du fait de la dégradation progressive de la consommation", a indiqué le groupe dans un communiqué.
LACIE
LaCie a réalisé au premier semestre, clos fin décembre, un résultat net de 0,8 millions d'euros contre 12,9 millions d'euros, un an plus tôt. Le résultat opérationnel s'est élevé à 0,6 millions d'euros, contre 19,3 millions d'euros au premier semestre 2007. Sur la base d'un chiffre d'affaires en recul de 23% à 167,9 millions d'euros, le taux de marge opérationnelle est ressorti à 0,4%. Il s'élevait à 8,8% au premier semestre 2007.
PEUGEOT
L'agence de notation Standard & Poor's a abaissé les notes de la dette à long et court terme de Peugeot de, respectivement, « BBB+ » à « BBB-» et « A-2 » à « A-3 ». La perspective de ces notes est négative. L'analyste a motivé sa décision par le fait que la récession et le recul de la demande entraîneront une dégradation de la situation financière du constructeur automobile. S&P estime que l'amélioration des ventes à partir de 2010 et les mesures prises par Peugeot pourraient permettre un redressement de ses mesures de crédit à un niveau plus conforme à la catégorie investissement.
Les chiffres macroéconomiques
14h30
Chiffres mensuels de l'emploi pour février (variation de l'emploi et taux de chômage) / ETATS-UNIS
Hier à Paris
Les Bourses européennes ont replongé après la belle séance d'hier. L'espoir d'un second de plan de relance chinois de 1000 milliards de dollars s'est estompé. La baisse des taux de la BCE et de BoE, anticipée par les marchés, n'a eu aucun impact sur les indices. Les investisseurs n'ont retenu du discours de J.C Trichet que la révision à la baisse de ses prévisions de croissance de la zone euro à -2,7% en 2009. La descente aux enfers de GM et les doutes sur les banques américaines dépriment les indices. Le CAC 40 a perdu 3,96% à 2569,63 points. L'Eurotop 100 a cédé 3,68% à 1437,63 points.
Hier à Wall Street
Les marchés actions ont connu une nouvelle glissade après l'avertissement de General Motors, qui s'est montré très pessimiste sur les perspectives du groupe et craint la faillite. Un tel scénario pèserait encore sur l'économie américaine, déjà fragilisée. Le secteur bancaire, qui inspire toujours la méfiance aux marchés, a également pesé sur le moral des investisseurs, désormais très réticents au risque. A la clôture, le Dow Jones perdait 4,09% à 6 594,44 points et le Nasdaq cédait 4% à 1 299,59 points, son niveau de clôture le plus bas depuis la guerre en Irak.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Standard & Poor's : Standard & Poor's est sans doute la plus connue des agences de notation financière (ou "credit rating"). Une agence de notation attribue, selon des critères et une classification qui lui sont propres, une note traduisant son opinion sur la capacité d'un émetteur à remplir ses obligations financières, (donc à ne pas se trouver en situation de défaut de paiement) et à rembourser ses dettes en temps et en heure.
En tant que mesure du niveau du risque de crédit, la note influe sur le niveau du taux d'intérêt proposé à l'entreprise notée. En d'autres termes, plus la note d'un émetteur est mauvaise, plus il lui coûtera cher d'emprunter car il lui sera difficile d'intéresser les investisseurs.
L'échelle des notes de Standard & Poor's se décline comme suit :
- La catégorie investissement regroupe les notes AAA, AA+, AA, AA-, A+, A, A-, BBB+, BBB, BBB- (notes à long terme, durée initiale de la dette émise supérieure à un an) et A-1+, A-1, A-2, A-3 (notes à court terme, durée initiale de la dette émise inférieure à un an). Cette catégorie est censée refléter une qualité de crédit solide. Si AAA est la note la plus forte, même un A offre une espérance de parcours sans incident, avec une forte probabilité pour que la dette soit remboursée à temps même si l'ENVIRONNEMENT économique ou la société elle-même rencontrent quelques turbulences. Au niveau BBB, la capacité de la société à payer ses intérêts et capital est encore suffisante bien qu' à ce niveau là de note des conditions économiques défavorables ou une modification des circonstances sont davantage susceptibles d'affecter l'aptitude au service normal de la dette.
- La catégorie spéculative regroupe les notes BB+, BB, BB-, B+, B, B-, CCC+, CCC, CCC- (à long terme) et B, C (à court terme). Cette catégorie suppose des risques sérieux d'incidents de paiement, qui deviennent extrêmement sérieux pour les CCC (on parle alors de " junk bond ", ou obligation pourrie). En cas de défaut imminent ou avéré sont appliquées les notes CC et D à long terme, D à court terme.
Les notes long terme de Standard & Poor's sont assorties, d'une perspective " stable ", " positive " ou " négative ". Cette indication a pour but d'indiquer le sens vers lequel les notes sont susceptibles d'évoluer à moyen terme, sans qu'il s'agisse en l'occurrence d'une certitude.
Agence de notation : Une agence de notation est une agence spécialisée qui attribue des notes, sous la forme de symboles, pour qualifier le risque de crédit attaché à une entreprise et à sa dette (négociée sous forme d'obligation). Standard & Poor's, Moody's et Fitch Ratings sont les principales agences de notation de crédit.
Investment/ Speculative Grade : Les notes des agences de notation de crédit s'articulent autour de deux catégories. La catégorie dite d'investissement ("investment grade" en anglais) correspond à une signature de qualité, synonyme d'un accès aux capitaux plus facile pour l'entreprise concernée. La catégorie spéculative à l'inverse ("speculative grade") désigne les obligations émises par les entreprises considérées comme les plus spéculatives (risques d'accident de paiement sérieux) et sont qualifiées de "junk bonds".
PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée.
Croissance (économique) : Augmentation durable de l'activité économique d'un pays, que l'on constate notamment par l'évolution des prix, de la production, des revenus.
Cette croissance est évaluée à partir de l'indicateur du produit intérieur brut (PIB = valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays) ou à partir du produit national brut (PNB), qui tient compte des flux de revenus des facteurs économiques entre un pays et le reste du monde.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.
ISM (indice) : L'ISM, l'association des directeurs d'achats américains (Institut for Supply Management, anciennement NAPM) publie, le premier jour ouvré de chaque mois, à 16h00 (heure de Paris), un rapport sur l'activité du secteur manufacturier d'après son enquête réalisée au cours du mois précédent auprès de responsables des achats de plus de 400 entreprises de 20 secteurs manufacturiers.
Le volet le plus attendu de ce "Report On Business" est l'indice composite Purchasing Managers Index (qui combine les indicateurs spécifiques du niveau des prises de commandes, de la production, de l'emploi, des livraisons et des stocks). Cet indice PMI s'avère un très bon indicateur avancé de l'économie. On considère qu'au-delà de 50 %, il signale une expansion du secteur manufacturier, et une contraction en deçà, et qu'un indice qui se maintient durablement sous les 42,7 % signale une contraction de l'ensemble de l'économie.