Les marchés actions ont connu une nouvelle glissade après l'avertissement de General Motors, qui s'est montré très pessimiste sur les perspectives du groupe et craint la faillite. Un tel scénario pèserait encore sur l'économie américaine, déjà fragilisée. Le secteur bancaire, qui inspire toujours la méfiance aux marchés, a également pesé sur le moral des investisseurs, désormais très réticents au risque. A la clôture, le Dow Jones perdait 4,09% à 6 594,44 points et le Nasdaq cédait 4% à 1 299,59 points, son niveau de clôture le plus bas depuis la guerre en Irak.
General Motors a connu une nouvelle chute de 15,45% à 1,86 dollar, après avoir fait état de menaces imminentes quant à sa survie. Les commissaires aux comptes ont en effet de "sérieux doutes" sur sa capacité à poursuivre son activité sans avoir à se placer sous la protection du régime de sauvegarde prévu par la loi sur les faillites. C'est ce qu'a indiqué le constructeur automobile américain dans son rapport annuel 2008 déposé aux autorités de régulation boursières (SEC).
Les chiffres macro-économiques
Les inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis ont reculé de 31 000 à 639 000 lors de la semaine du 28 février. Cette baisse s'est révélée plus importante qu'attendu par les analyste, qui tablaient sur un chiffre de 650 000 inscriptions. Sur la semaine précédente, les inscriptions s'étaient élevées à 670 000 (chiffre révisé de 667 000).
Les commandes à l'industrie ont connu une contraction de 1,9% au mois de janvier aux Etats-Unis selon les chiffres du département du Commerce. La baisse anticipée par les analystes se chiffrait à 3,5%. Les commandes à l'industrie du mois de décembre ont par ailleurs été revues en baisse de - 3,9% à - 4,9%.
Les valeurs à suivre
ADOBE
L'éditeur de logiciels d'édition Adobe a annoncé que ses résultats du premier trimestre seraient en ligne avec ses objectifs malgré un chiffre d'affaires décevant. Sur la période, clos fin février, le groupe technologique prévoit de réaliser un bénéfice par action, hors éléments exceptionnels, compris entre 44 et 45 cents par action. Adobe visait un bénéfice par action situé entre 43 et 47 cents et le consensus Thomson Reuters 42 cents. Le groupe a réussi à remplir ses objectifs en termes de résultats grâce à ses réductions de coûts.
AIG
American International Group a déclaré avoir suspendu les discussions concernant la cession de sa filiale American Life Insurance Co (Alico), sa filiale d'assurance-vie à l'étranger. Un porte-parole de l'assureur américain a précisé que le groupe réexamine les options stratégiques à sa disposition. AIG a précisé poursuivre les discussions concernant AIA, sa filiale asiatique. Alico ferait l'objet de discussions avec deux acheteurs potentiels dont le nom n'a pas été dévoilé.
GENERAL MOTORS
Les commissaires aux comptes doutent sérieusement de la capacité de General Motors à survivre en l'état actuel. C'est ce qu'a indiqué le constructeur automobile américain dans son rapport annuel 2008 déposé à la SEC. Les auditeurs indépendants se sont alarmés de "l'incapacité" du groupe "à générer des liquidités suffisantes" pour faire face à ses obligations. "Notre avenir dépend de notre capacité à exécuter avec succès le plan de viabilité" qui a été soumis à l'approbation du Congrès américain, ne cache pas le géant de Détroit.
Le directeur général de Google, Eric Schmidt, a déclaré qu'il ne prévoyait pas de baisse du chiffre d'affaires cette année même si la crise économique allait affecter tous les segments du marché publicitaire, selon Reuters. Eric Schmidt a précisé qu'il ne comptait utiliser ses 8,6 milliards de dollars de trésorerie que pour des investissements « très très prudents ». Le célèbre moteur de recherche a l'intention de laisser le cash s'accumuler.
WAL-MART
Wal-Mart a enregistré une hausse de 5,1% de ses ventes à magasins comparables aux Etats-Unis en février, alors que le consensus Reuters tablait seulement sur une progression de 2,4%. Le numéro un mondial de la distribution a indiqué que la baisse du prix de l'essence avait permis aux consommateurs de dépenser plus. Les produits d'alimentation et ceux liés à la santé se sont particulièrement bien vendus.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.
ISM (indice) : L'ISM, l'association des directeurs d'achats américains (Institut for Supply Management, anciennement NAPM) publie, le premier jour ouvré de chaque mois, à 16h00 (heure de Paris), un rapport sur l'activité du secteur manufacturier d'après son enquête réalisée au cours du mois précédent auprès de responsables des achats de plus de 400 entreprises de 20 secteurs manufacturiers.
Le volet le plus attendu de ce "Report On Business" est l'indice composite Purchasing Managers Index (qui combine les indicateurs spécifiques du niveau des prises de commandes, de la production, de l'emploi, des livraisons et des stocks). Cet indice PMI s'avère un très bon indicateur avancé de l'économie. On considère qu'au-delà de 50 %, il signale une expansion du secteur manufacturier, et une contraction en deçà, et qu'un indice qui se maintient durablement sous les 42,7 % signale une contraction de l'ensemble de l'économie.