Credit Suisse a révisé à la baisse son objectif de cours sur Suez Environnement de 10,50 à 9,70 euros tout en réitérant son opinion de Sous-performance. Le broker a justifié cet abaissement par la réduction de ses prévisions de bénéfice par action de 15% pour 2009 et de 21% pour 2010. Le bureau d'études retient de la publication des résultats annuels du groupe de services à l'ENVIRONNEMENT la révision à la baisse de son objectif de croissance d'Ebitda de 8% à "en bas d'une fourchette à un chiffre". Selon l'analyste, il s'agit d'un profit warning.
Pour Credit Suisse, le titre se négocie avec une prime comparée au secteur alors que les risques qui pèsent sur l'activité vont encore se renforcer avec la visibilité limitée du pôle Déchets.
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
Numéro deux mondial des services à l'environnement avec un chiffre d'affaires de 12 milliards d'euros en 2007 derrière son rival, le français Veolia Environnement, Suez Environnement a débuté le 22 juillet 2008 à la Bourse de Paris en même temps que sa maison mère GDF Suez. La scission du pôle déchets et eau de Suez a été réalisée pour réduire le périmètre de Suez et rendre possible sa fusion avec Gaz de France. Peu avant la cotation, l'actionnariat de Suez Environnement se répartissait entre GDF Suez (environ 35%), les cinq autres actionnaires membres du pacte conclu pour cinq ans (Groupe Bruxelles Lambert, la CDC, Areva, CNP Assurance et la holding belge Sofinaa, 12%, les salariés 2% et le public 51%. Le groupe a fait son entrée au CAC 40 le 22 septembre 2008.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Forces :
- Suez Environnement est moins endetté que Veolia Environnement : seulement 2,6 fois sont résultat opérationnel, contre plus de 3 fois pour son grand rival.
- Il dispose d'un flottant important (53%) mais aussi d'un actionnariat stable de 74%, lié par un pacte d'actionnaire de cinq ans.
-Le milliardaire belge Albert Frère, via le Groupe Bruxelles Lambert détenait 6,3% du capital le jour de l'introduction en Bourse et s'est déclaré intéressé par une montée au capital.
- Le secteur d'activité (eau et déchets) bénéficie de perspectives favorables. L'eau jouit d'un marché illimité. Le recyclage profite de la hausse des prix des matières premières.
Faiblesse :
- Le marché a plébiscité le titre lors de son introduction de Bourse. Il se négociait à l'automne 2008 à 14,8 son bénéfice par action estimée du groupe pour 2010, contre 11,8 fois pour son grand rival Veolia Environnement.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
- -Dans les métiers de l'environnement, la croissance se construit sur plusieurs années en fonction des contrats signés dans le monde avec d'importants investissement à la clé.
- Le groupe est exposé aux législations en matière de respect environnemental, dont un durcissement est synonyme de coûts supplémentaires.
- Le groupe pourrait profiter de la montée d'Albert Frère à son capital.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Services aux collectivités
La concurrence est rude dans le secteur des services aux collectivités : du côté des énergéticiens, alors que GDF-Suez affiche ses ambitions dans le nucléaire en France, EDF a annoncé le rachat de plusieurs champs de gaz naturel situés en Mer du Nord britannique. Cette opération souligne les ambitions de l'électricien car c'est la première fois qu'il acquiert directement un actif gazier. Quant à Suez Environnement, il a déclaré la guerre à Veolia alors que le Syndicat des eaux d'Ile-de-France (Sedif) a récemment voté qu'il continuerait de recourir à un opérateur privé pour gérer ses eaux potables. C'est le renouvellement du plus gros contrat de délégation d'eau en Europe, marché de plus de 350 millions d'euros par an, qui est en jeu. GDF Suez et Suez Environnement ont informé par courrier les maires des 144 communes membres du Sedif de leur candidature à l'appel d'offres en préparation. En insistant ainsi sur l'importance de la concurrence dans le traitement des eaux, le groupe tente d'éviter de se faire écarter par Veolia Environnement qui détient le contrat depuis 1962 et jusqu'à fin 2010. Au contraire, la Ville de Paris a décidé, fin novembre, de créer un établissement public unique, la régie Eau de Paris, qui contrôlera l'ensemble de la chaîne d'eau potable de la capitale.