Les marchés européens devraient encore tenter de rebondir. Le secteur financier devrait encore accaparer l'attention. En France, Dexia a dévoilé une perte 2008 plus élevée que prévu et Natixis une perte de 2,8 milliards d'euros. En Angleterre, RBS a dévoilé une perte 2008 de 24,1 milliards de livres. D'autres groupes français ont présenté leurs résultats annuels : Areva, CGGVeritas, PagesJaunes, Vallourec... Sur le plan économique, les investisseurs seront notamment attentifs à l'enquête de conjoncture dans la zone euro pour le mois de février.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau d'études DayByDay observe que le CAC 40 a dessiné hier une bougie noire de 97 points, inscrivant un nouveau plus bas annuel en cours de séance. En terminologie japonaise, la succession de chandeliers noirs confirme que le marché est contrôlé par les forces vendeuses. L'absence de force intrinsèque sur l'indice parisien milite encore pour une certaine prudence, d'autant que la tentative de rebond du CAC 40 a été avortée par l'évolution chaotique de Wall Street. Malgré des indicateurs techniques en zone de survente, la configuration graphique reste toujours fragile et il n'est pas certain que le processus correctif soit terminé. Pour les heures de cotation à venir, le bureau d'études DayByDay maintient son avis neutre sur le CAC 40.
Les valeurs à suivre
DEXIA
Dexia a essuyé une perte nette de 3,326 milliards d'euros en 2008 alors que le banque avait communiqué une estimation de perte de 3 milliards en janvier. Dexia a expliqué cette différence par la prise en compte de dépréciations collectives pour un montant de 300 millions d'euros sur le portefeuille de titres adossés à des crédits hypothécaires résidentiels américains en raison d'incertitudes croissantes. Le groupe bancaire a précisé que l'impact de la crise sur son résultat net s'est établi à -5,868 milliards d'euros, sa filiale américaine FSA représentant -3,139 milliards d'euros.
MAXIMILES
Maximiles a enregistré un chiffre d'affaires consolidé de 17,2 millions d'euros en 2008 (à taux de change constant), contre 14,8 millions d'euros en 2007. En France, l'activité progresse de 23,2 %, "grâce notamment aux signatures de nouveaux partenariats, qui sont venus enrichir le programme Maximiles". A taux de change constant, le chiffre d'affaires des programmes en nom propre progresse de 26,9 %. L'activité France de Maximiles Services est en croissance de près de 8%, "une bonne performance compte tenu notamment du non renouvellement de deux contrats arrivés à échéance", selon le groupe.
TOUPARGEL
Toupargel a présenté un résultat net part du groupe de 14,7 millions d'euros sur l'exercice 2008, marquant une baisse de 17% par rapport aux 17,7 millions d'euros dégagés en 2007. Le résultat opérationnel est ressorti à 24,1 millions d'euros, en recul de 15% par rapport au chiffre de 28,5 millions enregistré l'année précédente. Le chiffre d'affaires a atteint 365,9 millions d'euros sur la période, soit une hausse de 0,7% par rapport à 2007.
VILMORIN
Le chiffre d'affaires consolidé de Vilmorin, correspondant aux revenus des activités ordinaires, s'est élevé pour le premier semestre 2008-2009, clos au 31 décembre 2008, à 299,5 millions d'euros, en contraction de 3,8 % à données courantes. Retraité à données comparables (effets monétaires, périmètre d'activités), le chiffre d'affaires enregistre une progression de 1,8 %. Le chiffre d'affaires de l'activité potagères s'établit pour le premier semestre à 161,3 millions d'euros en progression de 6,4 % par rapport au premier semestre 2007-2008.
Les chiffres macroéconomiques
Aujourd'hui, les investisseurs attendent les chiffres du marché de l'emploi en Allemagne pour le mois de février à 9h55 et l'enquête de conjoncture dans la zone euro pour le même mois (sentiment économique, confiance dans l'industrie et confiance des ménages) à 11 heures.
Aux Etats-Unis, les commandes de biens durables pour le mois de janvier et les demandes hebdomadaires d'allocations chômage seront publiées 14h30. Les chiffres des ventes de maisons neuves pour le mois de janvier seront dévoilés à 16 heures.
Ce matin, l'euro cote 1,2721 face au billet vert.
Hier à Paris
Les marchés européens ont échoué dans leur tentative de rebond, lestés par l'ouverture dans le rouge de Wall Street. Les indices ont été entraînés à la baisse par le secteur des services collectivités alors que le secteur bancaire a réussi à conserver une partie de leurs gains du début de séance. A Paris, les investisseurs ont plébiscité les résultats 2008 du groupe immobilier Nexity et sanctionné ceux du spécialiste de l'hôtellerie et des services, Accor. L'indice CAC 40 a clôturé en baisse de 0,41% à 2696,92 points et le FTSE Eurofirst 80 en repli de 1,08% à 2497,58 points.
Hier à Wall Street
Wall Street a fini en baisse après avoir pourtant sortie la tête hors de l'eau à moins d'une heure de la fin de la séance. Le secteur bancaire n'a pas conservé les gains enregistrés à la suite de l'annonce du Trésor selon laquelle les plus gros établissements pourraient obtenir des fonds supplémentaires en provenance du plan de soutien de 700 milliards de dollars en échange d'actions préférentielles. On notera la forte hausse des cours du brut après la publication des stocks. Le Dow Jones a clôturé en repli de 1,09% à 7270,89 points. Le Nasdaq Composite a cédé de 1,14% à 1425,43 points.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Tier 1 / Tier 2 : Depuis 1988, on distingue pour les banques deux grandes catégories de fonds propres, le tier 1 et tier 2, classés en fonction du type de risque qu'ils peuvent compenser pour calculer le ratio de solvabilité de la banque. Le tier 1 concerne les fonds propres dits de base, (actions ordinaires et certificats d'investissement, intérêts minoritaires.), le tier 2 désignant les fonds propres complémentaires (plus values latentes, provisions, titres participatifs.). Il existe également un tier 3, pour les fonds propres de troisième catégorie, qui couvrent les risques de marché. La définition généralement acceptée est celle du Comité de Bâle pour la surveillance bancaire, institution créée par les différentes banques centrales dans le dessein d'harmoniser les méthodes d'analyse et d'internationaliser les normes bancaires.
IFO (indice) : L'institut de recherche et de prévisions économiques allemand IFO publie mensuellement les résultats d'un sondage auprès de plus de 7000 chefs d'entreprises et dirigeants de tous les secteurs, à l'exclusion de la finance. L'indice global est composé d'un volet sur la perception qu'ont les sondés du climat actuel des affaires, et d'un volet sur leurs anticipations à quelques mois. L'IFO détermine à partir de ces réponses le niveau de l'indice, sachant qu'un niveau supérieur à 100 signale qu'une majorité d'entreprises se montre plutôt optimiste, et un indice inférieur à 100 révèle une majorité pessimiste.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.
Inflation : mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit.
Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages.
Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.