La Bourse de New York évoluait en nette baisse mercredi à la mi-séance, après son fort rebond de la veille, dans un marché toujours angoissé pour les banques malgré les promesses de reprise économique du président Obama: le Dow Jones perdait 1,75% et le Nasdaq 1,58%.
Vers 16H45 GMT, le Dow Jones Industrial Average lâchait 128,63 points, à 7.222,31 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 22,78 points, à 1.419,05 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 abandonnait quant à lui 1,58% (12,22 points), à 760,92 points.
Wall Street poursuivait sa trajectoire en montagnes russes des dernières séances: tombée lundi à son plus niveau depuis 12 ans, elle avait fortement rebondi mardi: le Dow Jones avait gagné 3,32%, le Nasdaq 3,90% et le S&P 500 4,01%.
Au lendemain de ce rebond, qualifié de technique par de nombreux analystes, "le marché réagit à ce qui se passe dans le secteur financier", a expliqué Owen Fitzpatrick, de la Deutsche Bank.
Le Trésor devrait annoncer mercredi les critères de son test en conditions extrêmes ("stress test") pour les banques, dans le cadre du Plan d'assistance en capital, ce qui rendait le marché particulièrement nerveux.
Le titre Citigroup cédait 5,38% à 2,46 dollars, Bank of America 2,96% à 4,59 dollars et Wells Fargo de 2,76% à 12,69 dollars.
Si les autorités ont semblé écarter l'idée de nationalisation totale ces derniers jours, encourageant le rebond de mardi, "rien n'a vraiment changé pour le secteur financier fondamentalement", a estimé Patrick O'Hare, du site d'analyse Briefing.com. "Il est toujours plombé par des actifs toxiques et l'absence d'un plan concret et crédible pour retirer ces actifs de leur comptes", a-t-il ajouté.
Ajoutant à la défiance pour le secteur, "le marché se rend compte que les banques vont devoir encore réduire leurs dividendes", a relevé M. Fitzpatrick.
Après JPMorgan Chase (-0,85% à 20,84 dollars), l'assureur Allstate (-6,49% à 17,43 dollars), en pertes, a réduit son dividende.
Le président américain Barack Obama a reconnu que sauver les banques américaines risquait de coûter plus cher que prévu.
Dans son premier discours solennel devant le Congrès, jugé "ambitieux" par Al Goldman, de Wachovia Securities, mais "sans surprise" par M. Fitzpatrick, M. Obama a assuré que les Etats-Unis sortiraient plus forts de la crise.
En attendant, les indicateurs économiques restent désastreux: les ventes de logements anciens son reparties en baisse en janvier, à la surprise des analystes, signe d'une crise immobilière qui reste sans fin.
Le président a indiqué vouloir réduire les dépenses de la Défense, ce qui pénalisait Boeing (-5,56% à 33,47 dollars), United Technologies (-3,42% à 41,43 dollars), Northrop Grumman (-3,85% à 41,42 dollars) et Lockheed Martin (-4,97% à 70,74 dollars)
Il a aussi assuré qu'il soutiendrait le secteur automobile. General Motors montait de 15,32% à 2,56 dollars, après un bond de 25% la veille. Ford gagnait 6,00% à 2,12 dollars, alors que son directeur général et le président de son conseil d'administration ont accepté de voir leurs salaires réduits de 30% en 2009 et en 2010, selon la presse économique.
Le rehausseur de crédit Ambac chutait de 6,80% à 94 cents, en raison de pertes bien supérieures aux attentes.
Motorola cédait 4,40% à 3,69 dollars. L'équipementier télécoms, qui accumule les pertes, va céder une filiale spécialisée dans les technologies permettant de consulter des courriels sur téléphone.
Le marché obligataire baissait. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans progressait à 2,837% contre 2,799% mardi soir et celui à 30 ans à 3,510% contre 3,494% la veille.