La Bourse de New York a fortement rebondi mardi, après être tombée la veille au plus bas depuis 12 ans, alors que les autorités américaines semblent vouloir éviter toute nationalisation bancaire: le Dow Jones a gagné 3,32% et le Nasdaq 3,90%.
Le Dow Jones Industrial Average a pris 236,16 points, à 7.350,94 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 54,11 points, à 1.441,83 points, selon les chiffres définitifs de clôture.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a progressé quant à lui de 4,01% (29,81 points) à 773,14 points.
Le Dow Jones a ainsi regagné presque la totalité du terrain perdu lors de la séance précédente, qu'il avait terminée à son plus bas niveau depuis mai 1997, dans un volume d'échanges très étoffé.
Les investisseurs ont suivi une grande partie de la journée l'intervention du président de la banque centrale américaine Ben Bernanke devant le Congrès.
M. Bernanke a tenté de rassurer en affirmant qu'il entrevoyait la "perspective raisonnable" d'une fin de la récession de l'économie des Etats-Unis cette année, mais aussi en apaisant les craintes de nationalisation bancaire.
"En écoutant Ben Bernanke, on s'est rendu compte que même si Citigroup sera de fait nationalisé, cela ne s'appellera pas une nationalisation, mais une grosse participation de l'Etat", a expliqué Gregori Volokhine, responsable de la stratégie de Meeschaert New York.
"Comme nationaliser est un mot tabou, et qu'il ne sera pas prononcé, le marché est rassuré", a-t-il ajouté.
Citigroup a bondi de 21,50% à 2,60 dollars et Bank of America de 20,97% à 4,73 dollars.
La banque JPMorgan Chase a pris 7,74% à 21,02 dollars, Wells Fargo 18,31% à 13,05 dollars et l'émetteur de cartes de crédit American Express 12,10% à 13,62 dollars.
Précédemment, la présidente de la FDIC, l'un des régulateurs bancaires, Sheila Bair, avait suggéré qu'il serait surprenant que le gouvernement soit contraint de nationaliser les banques, a relevé Al Goldman, de Wachovia Securities.
Autre source de réconfort, aussi bien le spécialiste du bricolage Home Depot (+10,48% à 20,67 dollars), valeur du Dow Jones, que le groupe agroalimentaire Heinz (+5,63% à 33,77 dollars) ou la chaîne de grands magasins Macy's (+12,03% à 8,29 dollars) ont publié des résultats supérieurs aux attentes.
En outre, pour Andy Brooks, de T. Rowe Price, "le marché attend des détails concrets de la part de Barack Obama", le président américain, qui devait s'exprimer mardi soir devant le Congrès pour définir les grands chantiers de sa présidence pour l'année à venir.
"On observe un peu de chasse aux bonnes affaires, mais le marché reste très fragile", a observé Peter Cardillo, d'Avalon Partners.
Microsoft a cédé 0,41% à 17,14 dollars. Le géant des logiciels table sur une situation "difficile" tout au long de l'année.
La chaîne de magasins d'électronique Radioshack a chuté de 24,40% à 8,18 dollars, pénalisée par des résultats inférieurs aux attentes.
Parmi les valeurs à la peine récemment, le constructeur automobile General Motors a bondi de 25,42% à 2,22 dollars. Dans le secteur des matières premières, le pétrolier ExxonMobil a repris 4,03% à 72,09 dollars et le producteur d'aluminium Alcoa 9,98% à 6,39 dollars.
Le fabricant de semi-conducteurs Micron Technology, qui a annoncé la suppression de 2.000 postes en 2009, a fini sur une hausse de 14,59% à 3,22 dollars.
Sur le marché obligataire, le rendement du bon du Trésor à 10 ans est monté à 2,799% contre 2,777% lundi soir et celui à 30 ans a reculé à 3,494% contre 3,525% la veille.