L'euro montait mardi en début d'échanges européens face à un dollar pénalisé par les inquiétudes sur le front de l'économie américaine, dans un contexte de craintes toujours très vives quant à la santé du système financier mondial et d'incertitudes des marchés.
Vers 10h00 GMT l'euro s'échangeait à 1,2787 dollar contre 1,2692 lundi à 22h00 GMT.
La monnaie commune européenne se reprenait aussi face à la devise nipponne à 122,06 yens contre 120,04 lundi.
Le billet vert se hissait lui à 95,50 yens pour un dollar contre 94,58 la veille.
La monnaie unique a réussi à ne pas se laisser perturber par les chiffres du climat des affaires en Allemagne, mesuré par le baromètre de confiance Ifo, qui a reculé en janvier, alors que les analystes tablaient dans leur consensus sur un indice inchangé.
"Ces chiffres sont cependant vaguement encourageants, dans la mesure où l'indice est resté globalement stable pendant trois mois, après les fortes chutes qui avaient précédé", commentait Jennifer McKeown, de Capital Economics, soulignant en outre l'augmentation pour le deuxième mois de suite des attentes dans l'évolution de la conjoncture d'ici à six mois.
De son côté, le dollar avait subi dès la veille le contre-coup de la forte baisse de la Bourse de New York, tombée lundi à son plus bas niveau en près de 12 ans, car toujours pas convaincue par les mesures successives annoncées par l'administration Obama.
"Les marchés d'actions ont été éreintés encore", jugeait Stuart Bennett, de Calyon.
"Ce n'est pourtant pas faute d'idées de la part des autorités pour relancer le secteur financier" ajoutait-il, citant les cas américain, allemand, britannique et japonais.
"Mais le diable se niche dans les détails et le marché est tourmenté par l'idée que les plans ne sont pas assez détaillés (...) A cet égard, l'événement de la journée, surpassant les indicateurs, sera l'audition du président de la Réserve fédérale américaine (Fed)", affirmait Stuart Bennett.
Le président de la Fed, Ben Bernanke sera auditionné mardi et mercredi devant le Congrès, "où il pourra répondre à une partie des incertitudes du marché" espérait l'analyste.
Les autorités américaines ont ouvert la porte à une éventuelle nationalisation des banques, tout en laissant entendre que cette option restait un dernier recours.
Les marchés de devises ont été aussi perturbés par les informations selon lesquelles le géant de l'assurance American International Group (AIG), propriété à 80% du gouvernement américain, pourrait avoir besoin d'une nouvelle aide et pourrait annoncer une perte abyssale.
Citigroup pourrait de son côté voir 40% de son capital passer dans le giron de l'Etat fédéral.
Vers 10H00 GMT, la livre sterling cédait du terrain face à l'euro à 88,14 pence pour un euro, et en gagnait face au dollar à 1,4498 dollar.
La monnaie helvétique progressait face à la devise européenne, à 1,4773 franc suisse pour un euro, et se reprenait également face au dollar, à 1,1621 franc suisse pour un dollar.
L'once d'or s'échangeait à 987,40 dollars contre 985,75 dollars la veille au fixing du soir.