Les marchés européens s'apprêtent à rebondir après leur déroute de la semaine dernière. Comme lors des dernières séances, le secteur financier sera au centre de l'attention des investisseurs. En Europe, c'est leur exposition aux pays d'Europe de l'est qui inquiète les investisseurs. Aux Etats-Unis, c'est la possible nationalisation de certains établissements. La presse américaine révèle ce matin que le gouvernement pourrait convertir ses actions préférentielles de Citigroup en actions ordinaires. Selon le « Wall Street Journal », il pourrait prendre une participation de 40% dans le capital.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau d'études DayByDay observe que le CAC 40 a subi une nouvelle attaque baissière en dessinant une nouvelle bougie noire de 80 points (la septième en sept jours), précédée d'un gap baissier. En terminologie japonaise, les forces vendeuses contrôlent le marché parisien. Plusieurs éléments techniques confirment la nette dégradation de la configuration technique du CAC 40 : la clôture sur les plus bas de la séance, l'inscription d'un nouveau plus bas annuel et la rupture du support majeur situé à 2780 points. N'écartant pas un rebond technique après le plongeon de vendredi, le bureau d'études DayByDay maintient son opinion négative sur le CAC 40 pour viser le support à 2679.50 points.
Les valeurs à suivre
AIR LIQUIDE
A contre-courant du marché, Air Liquide a terminé la semaine sur un gain de 3,9% soutenu par des résultats annuels conformes aux attentes et des perspectives jugées solides. Le spécialiste des gaz industriels ressent les effets de la crise via la chute de l'activité de ses clients (automobile, chimie, acier) mais sa forte exposition à des secteurs résistants (raffinage, santé) lui procure un flux de revenus largement suffisant pour patienter sans douleur jusqu'à la reprise.
AXA
Lourdement sanctionné vendredi sur des craintes d'augmentation de capital, le titre Axa a renoué avec ses niveaux de 1995, avec un plus bas à 8,27 euros dans la journée dans un marché fortement baissier. Les investisseurs, qui ont déjà fait plonger le titre de plus de 9% jeudi après la présentation des résultats de l'assureur, redoutent une augmentation de capital après l'annonce d'une possible émission d'actions de préférence.
BELVEDERE
Belvédère a publié un chiffre d'affaires 2008 de 1,186 milliard d'euros, en hausse de 13,7%. A périmètre constant, c'est à dire hors Florida Distillers sur le premier trimestre et hors distributeurs polonais avant leur date d'entrée dans le périmètre, il a progressé de 5,4%. « Dans un contexte mondial globalement moins porteur, Belvédère a enregistré une croissance significative et conforme à son objectif initial », a commenté la société.
SAINT-GOBAIN
Le secteur des matériaux de construction tremble sur ses fondations. Les deux géants français du secteur, Saint-Gobain et Lafarge, ont chacun annoncé une augmentation de capital de 1,5 milliard d'euros et des nouvelles mesures d'économies pour faire à l'aggravation de la crise. En Bourse, Lafarge (-2,42% à 35,93 euros) a fait preuve de résistance vendredi, tandis que Saint-Gobain (-14,97% à 23,80 euros) a sombré dans les abîmes, emportant avec lui son principal actionnaire Wendel (-24,43%). L'appel au marché de Lafarge était anticipé, pas celui de Saint-Gobain, ont commenté les analystes.
Les chiffres macroéconomiques
Aucune statistique d'importance n'est attendue aujourd'hui.
Ce matin, l'euro cote 1,2984 face au billet vert.
Vendredi à Paris
Le CAC 40 a connu un nouveau violent plongeon aujourd'hui pour clôturer une semaine de baisse ininterrompue. Cette nouvelle chute a renvoyé l'indice parisien à ses niveaux d'avril 2003, sur fond de statistiques économiques inquiétantes et de résultats d'entreprises décevants. Saint-Gobain a plombé le marché après l'annonce d'une augmentation de capital surprise. De son côté, l'assureur Axa est resté miné par des craintes d'augmentation de capital malgré un démenti formel. A la clôture, le CAC 40 reculait de 4,25% à 2 750,55 points tandis que l'Eurofirst 80 perdait 4,68% à 2 563,46 points.
Vendredi à Wall Street
Wall Street a fini à un plus bas de plus de six ans. Les indices ont été malmenés en raison des craintes de nationalisation pesant sur certaines banques, Citigroup notamment, ce qui ruinerait leurs actionnaires. Les déclarations de la Maison Blanche selon lesquelles elle soutenait un système bancaire privé a permis de limiter les pertes. Les investisseurs se sont réfugiés sur les emprunts d'Etat et sur l'or, avec une once qui a dépassé les 1000 dollars. Le Dow Jones a clôturé en baisse de 1,34% à 7365,67 points et cédé 6,2% sur la semaine. Le Nasdaq a perdu 0,11% et 6,1% à 1441,23 points.