La Bourse de Paris a fini en baisse lundi, le CAC 40 cédant 0,82%, dans un marché toujours déprimé et incertain après sa chute de vendredi, sur fond de craintes persistantes sur le secteur automobile et financier.
L'indice vedette a perdu 22,68 points à 2.727,87 points, au plus bas depuis le 1er avril 2003, dans un volume d'échanges très faible de 2,519 milliards d'euros. Il avait terminé la séance de vendredi sur une chute de 4,25%.
Londres a lâché 0,99%, Francfort 1,95% et l'Eurostoxx 50 1,00%.
Le marché parisien a connu une séance très volatile, amorçant un net rebond dès l'ouverture avant de plonger dans le rouge en fin d'après-midi, dans le sillage de Wall Street, alors que la journée était dépourvue d'indicateurs majeurs.
"On a deux séances en une, l'ouverture en Europe puis l'ouverture à Wall Street", résume Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities.
Dans un contexte d'incertitude, les volumes d'activité sont restés très faibles, alors que "personne n'a envie de prendre de positions", explique Yann Azuelos, gérant chez Meeschaert Gestion Privée.
"La plupart des acteurs préfèrent se concentrer sur le marché des obligations d'entreprises, où les émissions de dette se passent bien", précise-t-il.
Les valeurs financières, en net rebond une grande partie de la séance, ont fini en baisse.
Axa a cédé 2,13% à 8,10 euros, BNP Paribas 0,79% à 23,14 euros et Crédit Agricole 1,65% à 7,16 euros tandis que Société Générale a gardé la tête hors de l'eau, prenant 2,18% à 22,98 euros.
Dexia a chuté (-11,92% à 1,70 euro), les investisseurs s'inquiétant de l'exposition de la banque au secteur financier américain via sa filiale Financial Security Assurance (FSA), selon M. Marçais.
De son côté, Natixis a bondi (+5,94% à 1,07 euro), alors que la ministre de l'Economie Christine Lagarde a indiqué que l'Etat allait injecter "entre 2,5 et 5 milliards d'euros" sous la forme de prêts subordonnés dans le nouvel ensemble issu de la fusion entre Caisse d'Epargne et Banque Populaire, maisons mères de Natixis, qui doit être annoncée cette semaine.
Le secteur automobile a souffert à l'image de Peugeot (-4,29% à 13,16 euros) et Renault (-10,81% à 11,35 euros).
Ce dernier a vu ses notes à court et long terme abaissées de deux crans par l'agence de notation financière Moody's, les classant dans la catégorie des investissements "spéculatifs", ce qui risque de peser significativement sur le coût de financement du constructeur, note le vendeur d'actions.