La pression baissière ne devrait pas se relâcher aux Etats-Unis alors que l'indice S&P 500 en est déjà à sa quatrième séance consécutive de recul. Le secteur financier devrait être sur le grill : les investisseurs s'inquiètent d'une possible nationalisation de Citigroup et de Bank of America. Sur le plan des résultats, le numéro deux américain des magasins de bricolage, Lowe's, a dévoilé des résultats inférieurs aux attentes. Trente minutes avant la cloche, les futures sur le S&P 500 et le Nasdaq 100 perdent 14,50 points à 765 points et 16,25 points à 1154,25 points.
Hier à Wall Street
Wall Street a poursuivi sa dérive baissière ; le Dow Jones retrouvant ses niveaux d'octobre 2002. C'est le plus grand scepticisme qui prévaut à l'égard de l'efficacité des plans de l'administration Obama pour soutenir le système financier et l'économie. Chaque jour qui passe apporte son lot de mauvaises nouvelles économiques : aujourd'hui l'indice de la Fed de Philadelphie et les inscriptions au chômage. Le secteur financier continue de flancher, notamment Bank of America et Citigroup. L'indice Dow Jones a cédé 1,19% à 7465,95 points et le Nasdaq Composite 1,71% à 1442,82 points.
Les chiffres macroéconomiques
L'indice des prix à la consommation aux Etats-Unis a progressé de 0,3% en janvier, ce qui est conforme aux anticipations des économistes. Hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentaire, l'indice des prix a enregistré une hausse de 0,2% après être resté stable en décembre. Les économistes tablaient sur une hausse de 0,1%.
Les valeurs à suivre
BANK OF AMERICA/CITIGROUP
Les titres Citigroup et Bank of America poursuivent leur glissade lors des échanges électroniques avant bourse. Hier, déjà, ces deux valeurs connaissaient les plus fortes baisses du Dow Jones. Le marché estime que ces deux banques sont les éléments les plus fragiles du système financier, et craignent une nationalisation. Les commentaires se multiplient parmi les analystes concernant un tel scénario. Alan Greenspan et Ben Bernanke eux-mêmes ont évoqué le sujet.
GENERAL MOTORS
General Motors serait prêt à injecter 400 millions de dollars dans sa filiale Saab à condition que Stockholm lui garantisse un prêt de 5,2 milliards de couronnes, selon le quotidien suédois Dagens Industri, qui cite des sources anonymes. Cette somme serait destinée au lancement de nouveaux modèles et à la couverture des pertes subies par Saab l'an passé. Objectif : que la filiale suédoise de GM devienne rentable en 2011 ou 2012. General Motors avait indiqué cette semaine que Saab pourrait demander une procédure de sauvegarde au cours du mois de février.
INTUIT
Intuit a publié des résultats en baisse au deuxième trimestre, mais supérieurs aux attentes. Le bénéfice net de l'éditeur de logiciels de conseil fiscal s'est élevé à 85 millions de dollars, soit 26 cents par action, contre 115,2 millions de dollars, ou 34 cents par action, un an plus tôt. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action est ressorti à 34 cents, soit 7 cents de mieux que le consensus Thomson Reuters. Son chiffre d'affaires a reculé de 5% à 791 millions de dollars, ce qui est inférieur à la prévision moyenne des analystes de 796,2 millions de dollars.
LOWE'S
Lowe's a enregistré un bénéfice en baisse de 60% au quatrième trimestre, à 162 millions de dollars ou 11 cents par action, contre 408 millions de dollars ou 28 cents par action un an plus tôt. Le numéro deux américain des magasins de bricolage et d'aménagement intérieur a vu son chiffre d'affaires reculer de 3,8% à 9,98 milliards de dollars. Le consensus Reuters s'attendait à un BPA de 12 cents par action et des revenus de 10,1 milliards.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Indice de la Fed de Philadelphie : il s'agit de l'un des premiers indices d'activité régionale publiés chaque mois pour le secteur manufacturier. Un indice supérieur à 0 signale une expansion du secteur et inversement. Son intérêt pour les investisseurs est relativement limité en raison de sa forte volatilité.
Le secteur manufacturier de la région de Philadelphie est relativement similaire à celui de l'ensemble des Etats-Unis. 250 entreprises sont interrogées sur leur activité actuelle (emploi, commandes, livraisons,...) et sur leurs perspectives à six mois.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
Inflation : mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit.
Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages.
Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.