Les marchés européens ont fortement dévissé dans la matinée dans le sillage de Wall Street. L'inquiétude concernant l'économie redouble chez les investisseurs, sur fond de statistiques maussades et de résultats d'entreprises décevants. A Paris, Saint-Gobain plombe le marché après l'annonce d'une augmentation de capital. De son côté, l'assureur Axa reste miné par des craintes d'augmentation de capital malgré un démenti formel. A la mi-séance, le CAC 40 reculait de 2,87% à 2 790,16 points après avoir frôlé le plus bas de l'année, tandis que l'Eurofirst 80 cédait 3,01% à 2 609,27 points.
Tout semblait réglé : hier, UBS (- 16,33% à 10,72 francs suisses) annonçait un accord avec les autorités américaines, selon les termes duquel la banque suisse acceptait de livrer l'identité des clients qu'elle avait aidés à échapper au fisc. En échange de cette liste de 250 à 300 personnes, et du versement de 780 millions d'euros, la justice américaine devait cesser toute poursuite contre UBS. Mais voilà : le fisc américain, l'Internal Revenue Service, réclame désormais des informations concernant 52 000 comptes secrets détenus par des ressortissants américains.
Lafarge et Saint-Gobain ont chacun annoncé une augmentation de capital de 1,5 milliard d'euros et des nouvelles mesures d'économies pour faire à l'aggravation de la crise. En Bourse, Lafarge (-1,94% à 36,10 euros) évite pour l'instant le triste sort de Saint-Gobain (-15,31% à 23,71 euros) qui découvre les abîmes. L'appel au marché de Lafarge était anticipé, pas celui de Saint-Gobain. Et si le montant des deux levées de fonds est semblable, les termes sont bien différents. Soutenu par ses principaux actionnaires, Lafarge garantit entièrement l'opération. Saint-Gobain lui devra convaincre.
Lourdement sanctionné aujourd'hui sur des craintes d'augmentation de capital, le titre Axa a brièvement renoué avec ses niveaux de 1995, avec un plus bas à 8,54 euros en début de journée. En fin de matinée, le cours accusait toujours une baisse de 13,56% à 8,77 euros dans un marché fortement baissier. Les investisseurs, qui ont déjà fait plonger le titre de plus de 9% hier après la présentation des résultats de l'assureur, redoutent une augmentation de capital après l'annonce d'une possible émission d'actions de préférence.
Les chiffres macroéconomiques
L'indice des prix à la consommation (IPC) a diminué de 0,4% en France en janvier 2009, a annoncé l'Insee. Sur un an, il s'accroît de 0,7 %. « Il faut remonter à septembre 1999 pour trouver une augmentation aussi faible », a souligné l'institut de statistique. L'indice des prix à la consommation harmonisé, qui permet la comparaison avec les autres pays européens, a reculé de 0,4% sur une base annuelle et progressé de 0,8% sur un an. Ces deux derniers chiffres sont conformes aux anticipations des économistes interrogés par Reuters.
Le moral des chefs d'entreprise dans l'industrie en France s'est de nouveau dégradé en février pour atteindre un plus bas historique, a annoncé l'Insee. L'indicateur synthétique du climat des affaires a ainsi diminué de cinq points à 68.
L'indice flash composite de la zone euro est ressorti à 36,2 au mois de février ; un chiffre inférieur aux attentes du marché, qui tablait sur 38,5. Au mois de janvier, cet indicateur s'était élevé à 38,3. L'indice préliminaire des services est ressorti à 38,9 ce mois-ci, et l'indice flash manufacturier à 33,6. En France, l'indice flash composite s'est élevé à 37,3 au mois de février, contre 36,7 en Allemagne.
Aux Etats-Unis, les investisseurs attendent les prix à la consommation pour le mois de janvier.
A la mi-séance, l'euro cotait 1,2616 face au dollar américain.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.
Indice ZEW : L'indice ZEW, qui porte le nom du centre allemand pour la recherche sur l'économie européenne, mesure les anticipations des analystes et des investisseurs institutionnels quant à l'évolution de l'économie allemande. C'est un indicateur avancé de la confiance des investisseurs européens.