Frustrée par les annonces des autorités américaines, la Bourse de New York espère recevoir la semaine prochaine, raccourcie en raison d'un jour férié, des détails de leur plan pour sortir les banques du marasme.
"On était très enthousiastes sur le potentiel du plan du Trésor, et en fait on va devoir attendre plus longtemps pour avoir les détails des projets des autorités pour mettre fin à la crise financière que traverse la nation", constate Gina Martin, de Wachovia Capital Markets. "Le marché est déçu", ajoute-t-elle.
Les indices avaient nettement rebondi la semaine précédente, dopés par la perspective du plan des autorités américaines pour enrayer la crise financière.
Mais les mesures annoncés mardi par le secrétaire au Trésor Timothy Geithner ont été jugées à la fois vagues dans leur contenu et complexes dans leur principe. Elles ont été accueillies par un plongeon de 4,6% du Dow Jones ce jour-là.
"On n'a pas eu de détails, ont est donc revenus exactement au niveau où on était avant", a observé Marc Pado, de Cantor Fitzgerald.
Sur la semaine écoulée, l'indice Dow Jones a rechuté de 5,2% à 7.850,41 points et l'indice Nasdaq, à dominante technologique, de 3,6%, à 1.534,36 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 a cédé 4,8% à 826,84 points.
Le marché obligataire, refuge de l'investisseur inquiet, est remonté. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans, qui évolue en sens inverse des prix, a reculé à 2,882%, contre 2,979% vendredi dernier et celui à 30 ans à 3,682%, contre 3,683% une semaine plus tôt.
L'aboutissement des interminables discussions au Congrès américain sur le plan de relance de près de 790 milliards de dollars destiné à relancer l'économie n'a pas suffi à consoler les investisseurs, qui restent focalisés sur les déboires du secteur bancaire.
"C'est très bien de faire un plan de relance, mais il ne fonctionnera que si le contexte financier s'améliore", prévient Marc Pado, prédisant une semaine agitée.
Les investisseurs attendent des réponses précises sur la manière dont le gouvernement compte mettre en place la structure à capitaux mixtes public-privé promise pour reprendre les actifs douteux qui plombent les bilans des banques. Ils s'interrogent également sur le prix qui va être proposé en échange de ces actifs.
"On attend une intervention politique, puisque rien dans le secteur privé ne donne l'indication qu'une croissance est à venir", explique Gina Martin. Mais "si on continue à avoir de nouvelles fausses annonces et promesses de relance, le marché va rester frustré", prévient-elle.
Désormais sceptique, le marché attend pour mercredi le plan du président Barack Obama pour enrayer les saisies immobilières, et sera attentif au ton qu'adopteront les argentiers du G7 lors de leur réunion à Rome pendant le week-end.
Pour Frederic Dickson, de DA Davidson, le marché fait cependant preuve de "résistance face au flot de mauvaises nouvelles économiques, de résultats d'entreprises décevants et le nombre grandissant de sociétés qui refusent de donner des prévisions".
Alors que la saison des résultats d'entreprises touche à sa fin, la semaine, raccourcie en raison d'un jour férié lundi aux Etats-Unis, s'annonce calme sur le front macroéconomique.