
La Bourse de Paris a terminé en nette hausse vendredi, le CAC 40 gagnant 1,84%, malgré un contexte économique morose, les investisseurs plaçant leurs espoirs dans l'adoption du plan de relance du président américain Barack Obama.
L'indice vedette a pris 56,50 points à 3.122,79 points, dans un volume d'échanges de 3,873 milliard d'euros. Jeudi, il avait terminé en très légère baisse de 0,09%.
Londres a fini en progression de 1,49%, Francfort de 2,97% et l'Eurostoxx 50 de 2,20%.
La place parisienne, qui avait ouvert dans le vert, a nettement accéléré sa hausse après la publication des chiffres de l'emploi américain, pourtant mauvais.
Les Etats-Unis ont supprimé 598.000 emplois en janvier, le mois le plus destructeur pour l'emploi depuis décembre 1974, selon les chiffres officiels corrigés des variations saisonnières publiés vendredi.
La baisse de la main-d'oeuvre employée est bien plus marquée que ne le prévoyaient les analystes, qui tablaient sur 580.000 suppressions d'emplois nettes.
Conséquence de ces suppressions de postes, le taux de chômage a bondi de 0,4 point par rapport à son niveau estimé le mois précédent pour atteindre 7,6% en janvier, son plus haut niveau depuis septembre 1992.
"On savait que ces statistiques seraient mauvaises", a souligné un vendeur d'actions parisien, interrogé par l'AFP.
Pour ce dernier, "le marché est en attente des décisions la semaine prochaine aux Etats-Unis sur le plan de relance économique et sur celui de sauvetage des banques".
Aux yeux des investisseurs, cet indicateur catastrophique plaide pour l'adoption du gigantesque plan de relance économique de Barack Obama, de plus de 900 milliards de dollars, à l'examen au Sénat depuis lundi.
Le président américain a jugé vendredi que le retard pris par le Sénat était "irresponsable" et "inexcusable".
Le marché étudiera aussi avec attention lundi les détails du nouveau plan de soutien au système financier du secrétaire au Trésor Timothy Geithner, visant à modifier et compléter celui de 700 milliards de dollars voté en octobre par le Congrès à la demande du gouvernement précédent.
"Au palmarès des hausses sur le CAC 40 figurent les valeurs du luxe", a observé le vendeur d'actions, les investisseurs saluant la résistance de leurs ventes en 2008. LVMH s'est envolé de 12,66% à 50,02 euros et Hermès a grimpé de 6,66% à 79,99 euros.
Les valeurs automobiles ont aussi bondi, Renault prenant 8,13% à 16,63 euros et Peugeot 8,86% à 14,62 euros.
Les bancaires, toujours en ligne de mire, ont bien monté à l'image de BNP Paribas (+4,89% à 29,05 euros), Dexia (+5,94% à 2,39 euros), ou Crédit Agricole (+3,26% à 9,50 euros).
CNP Assurances a avancé de 5,50% à 55,79 euros après un redressement de son chiffre d'affaires au quatrième trimestre.
Parmi les baisses, Altran a fini nettement dans le rouge (-3,70% à 2,50 euros). Le chiffre d'affaires 2008 est inférieur aux attentes du marché en raison d'un ralentissement plus fort que prévu au quatrième trimestre.
Enfin, les valeurs défensives, moins sensibles aux phases de rebond du marché, ont souffert. Sanofi-Aventis a perdu 2,43% à 44,59 euros, GDF Suez 5,07% à 30,50 euros. EDF a lâché 0,31% à 38,15 euros.