La Bourse de Paris a terminé quasi à l'équilibre jeudi, le CAC 40 cédant 0,09%, dans un marché fébrile, déboussolé par des nouvelles économiques désastreuses et déçu après le statu quo de la Banque centrale européenne (BCE).
L'indice vedette a abandonné 2,70 points à 3.066,29 points dans un volume d'échanges de 2,501 milliards d'euros. Mercredi, l'indice vedette avait pris 2,90%.
Londres a terminé stable à +0,01%, Francfort a gagné 0,39% et l'Eurostoxx 50 a perdu 0,20%.
Le marché parisien a passé la journée dans le rouge, plombé par une succession de mauvaises nouvelles, et a réduit nettement ses pertes en fin de séance, dans le sillage de Wall Street.
Les investisseurs ont été sonnés en particulier par la hausse du nombre hebdomadaire de nouveaux chômeurs inscrits aux Etats-Unis.
Ce nombre a atteint son plus haut niveau depuis octobre 1982 lors de la semaine close le 31 janvier, avec 626.000 dossiers déposés, soit bien plus que ne le prévoyaient les analystes.
De leur côté, les commandes industrielles américaines ont plongé pour le cinquième mois de suite en décembre, bien plus nettement qu'attendu.
Par ailleurs, le marché a été déçu par la décision de la Banque centrale européenne (BCE), qui était pourtant attendue, a souligné Xavier de Villepion, vendeur d'actions chez Global Equities.
Le conseil des gouverneurs a décidé de garder son principal taux directeur inchangé à 2%, marquant comme prévu une pause après quatre baisses de taux consécutives.
"M. Trichet prend son temps", a commenté M. de Villepion, et cela a été "mal pris".
Aux Etats-Unis, l'adoption par le Sénat du plan de relance économique piétine, a-t-il aussi observé.
Les tractations se poursuivent autour de ce plan de relance qui atteint désormais plus de 900 milliards de dollars tandis que les républicains, appuyés par certains démocrates, exigent des coupes drastiques dans les dépenses.
"Beaucoup dépend de la rapidité de l'adoption" de ce plan, dont "l'enjeu est considérable", a estimé le vendeur d'actions.
Autre incertitude pesant sur le marché, celle de la création de "bad banks" (banques de défaisance) par les Etats pour soulager les banques de leurs actifs pourris, a-t-il indiqué.
Dans ce contexte, certaines valeurs financières ont fini dans le rouge: Société Générale a chuté de 5,67% à 30,37 euros, Crédit Agricole de 3,44% à 9,20 euros, et Dexia de 1,05% à 2,26 euros. BNP Paribas a en revanche grappillé 0,04% à 27,70 euros.
De leur côté, les valeurs automobiles ont reculé à l'image de Peugeot (-3,66% à 13,43 euros) et Renault (-1,91% à 15,38 euros).
Danone a lâché 2,36% à 39,30 euros, plombé par l'annonce du géant d'agroalimentaire et de cosmétiques anglo-néerlandais Unilever, qui a indiqué renoncer à ses objectifs pour 2010 en raison de la crise.
Parmi les hausses, Alten (+4,79% à 13,45 euros) bénéficie de la croissance à deux chiffres de ses ventes en 2008, en ligne avec ses objectifs, malgré un ralentissement depuis novembre.
Atos Origin a bondi de 8,71% à 21,03 euros, grâce à un chiffre d'affaires 2008 en ligne avec ses objectifs.
Schneider Electric a engrangé 0,58% à 53,80 euros, alors que l'agence de notation Fitch a relevé la perspective du groupe de "négative" à "stable".
Nexity a gagné 2,66% à 13,50 euros. Le principal promoteur immobilier français s'est montré optimiste sur son avenir malgré une prévision de chiffre d'affaires 2009 qui devrait être en baisse "de moins de 10%" par rapport à 2008.